LES ORIGINES (de 58 av. J.-C. à 887)
Période romaine
Mérovingiens
Carolingiens
LA FÉODALITÉ (de 887 à 1483)
Toute puissance de la Féodalité
La royauté féodale
Déclin de la Féodalité
Guerre de Cent ans
Ruine de la Féodalité
LA MONARCHIE (de 1483 à 1789)
Guerres d'Italie
Guerres contre la maison d'Autriche
Guerres de religion
Apogée de la France monarchique
Déclin de la monarchie
LA REVOLUTION
Ruine de l'Ancien régime
La République
L'Empire
FRANÇOIS 1er - PAVIE, François 1er échangé contre ses deux fils. François 1er, qui voulait avant tout recouvrer sa liberté, signa le traité de Madrid, par lequel il abandonnait à Charles-Quint la Bourgogne et les droits de la France sur l’Italie, lui livrait ses deux fils comme otages, et recevait en grâce le duc de Bourbon. Ces conditions étaient honteuses, mais François 1er était fermement résolu à ne pas les exécuter. Quand il eut été échangé contre ses fils, il qu’il se trouva sur la rive droite de la Bidassoa: « Je suis encore roi », s’écria-t-il avec joie; puis il s’élança sur son cheval et courut au galop à Bayonne rejoindre la cour. Peu de temps après il déclara hautement que le traité était nul: accusé de mauvaise foi par Charles-Quint, il lui répondit en l’appelant menteur et lui proposa de vider le différend en champ clos, singulier mélange d’ardeur chevaleresque et de politique sans scrupule (1526).
HENRI IV - ARQUES, Sully. Sully, qui avait été le compagnon de Henri IV dans toutes ses guerres, était son ami et son conseiller. Devenu premier ministre il se montra aussi habile administrateur qu’il avait été brave soldat, et réussit à rétablir l’ordre dans les finances et à relever l’agriculture : « Labourage et pâturage, répétait-il, sont les deux mamelles de la France »
NAPOLÉON - IÉNA, Le général Augereau. CHARLES VI - AZINCOURT, Combat dans Paris. Quand les Armagnacs réfugiés à la Bastille surent le petit nombre des Bourguignons, ils sortirent de la forteresse, au nombre de seize cents, et s’avancèrent par la rue Saint-Antoine jusqu’aux abords de l’Hôtel de Ville, en criant: « Ville gagnée, tuez tout! », mais le peuple, accourant de toutes part, se jeta sur eux avec rage, pendant que les pierres pleuvaient des fenêtres; les Armagnacs ne regagnèrent la Bastille qu’après avoir perdu quatre cents des leurs. La populace rechercha ensuite tous les Armagnacs qui se tenaient cachés dans les maisons, et ces malheureux, au nombre de huit cents, soldats, nobles, bourgeois, prêtres et femmes mêmes périrent jusqu’au dernier dans d’affreux supplices (Juin 1418).
LOUIS XI - PÉRONNE, Louis XI au château de Péronne. Louis XI, qui ne se sentait pas assez fort pour vaincre, entreprit de fléchir encore une fois son mortel ennemi par d’aimables paroles; il alla trouver Charles à Péronne comme il l’avait fait à Charenton, l’embrassa deux fois, et se promena à son bras en signe de bonne amitié. Mais tout à coup arrive la nouvelle que les Liégeois se soulèvent contre le duc, et qu’il ont à leur tête des envoyés du roi de France: saisi de rage, Charles fit enfermer le roi dans sa chambre, et parla de le tuer ou tout au moins de le jeter en prison pour toujours. Louis XI passa trois jours dans l’angoisse, allant sans cesse de la fenêtre à la porte, et quand il entendait quelque bruit dans l’escalier, il se figurait que Charles montait avec des bourreaux pour le tuer.
MÉROVINGIENS - CLOVIS, Le Vase de Soissons L’histoire du vase de Soissons nous montre que les rois francs étaient tout-puissants comme chefs militaires, mais qu’en paix leur pouvoir de roi était presque nul. Des soldats avaient dérobé à une église un vase des plus précieux; Clovis ne peut le leur arracher de force; il se borne à les prier de le lui donner, et un Franc grossier lui répond en brisant le vase: « Tu n’auras de tout ceci que ce que le sort te donnera. » Clovis garde le silence; mais, le printemps venu, il réunit les Francs sur le Champ de Mars, et avise le soldat qui l’avait insulté: « Personne ici n’a des armes aussi mal tenues que toi », dit-il, et il lui brise le crâne d’un coup de hache, en ajoutant: « Ainsi as-tu fait au vase de Soissons. »
JEAN - ÉTIENNE MARCEL, Le Dauphin affame Paris. Quand le Dauphin fut sorti de Paris, les nobles accoururent de toutes parts à son appel, et il se trouva bientôt à la tête de 7000 cavaliers armés de toutes pièces. C’était trop peu pour prendre les murs d’assaut, mais ce fut assez pour affamer la ville: tous les arrivages de la haute Seine et de la Marne furent arrêtés au pont de Charenton par les troupes royales, et Paris ne tarda pas à souffrir de la famine.
LA GAULE ROMAINE, Les Arènes de Nîmes. Nîmes a conservé aussi ses arènes romaines, où 24 000 spectateurs pouvaient prendre place sur trente-cinq rangs, quinze pour l’aristocratie, dix pour la classe moyenne, dix pour le petit peuple et les esclaves: elles ont été plusieurs fois réparées, et elles servent encore quelquefois à des combats de taureaux.
LES QUATRE PREMIERS CAPÉTIENS, Guillaume à la bataille d’Hastings. Harold ayant manqué à son serment, Guillaume le fit excommunier solennellement, et envahit l’Angleterre au nom du Pape, qui lui avait envoyé une bannière bénite et un cheveu de Saint-Pierre; un grand nombre de prêtres et de religieux suivaient son armée, et chantaient des litanies. Le jour de la bataille d’Hastings, il attacha à son armure les plus vénérées des reliques sur lesquelles Harold avait juré, et les Normands, exaltés par ce spectacle, s’élancèrent en avant aux cris de « Notre-Dame ! Dieu aide ! Dieu aide ! » Les Anglo-Saxons furent exterminés, et l’infortuné Harold fut au nombre des morts (octobre 1066).
SAINT LOUIS - DERNIÈRE CROISADE, Pilleurs d’épaves. Avant saint Louis, le commerce était paralysé par le brigandage; ainsi il arriva plus d’une fois la nuit, sur les côtes de Bretagne, que des navires, trompés par de faux signaux, qu’ils prenaient pour les feux d’un port, se brisèrent sur des récifs: les pilleurs d’épaves se partageaient les débris des naufrages. Les routes étaient infestées de malfaiteurs. Ce fut une des gloires de saint Louis d’assurer la tranquillité publique.
LOUIS LE DÉBONNAIRE ET SES FILS, Louis le Débonnaire associé à l’Empire. Charlemagne, sentant sa mort prochaine, réunit les évêques et les grands à Aix-la-Chapelle, et leur demanda s’ils reconnaîtraient son fils Louis comme empereur: ils promirent tous d’obéir au fils comme ils avaient obéi au père, disant que c’était la volonté de Dieu. Le dimanche venu, l’empereur revêtit ses habits impériaux et se rendit à l’église; après avoir longuement prié avec son fils, il prit la parole pour lui donner ses derniers conseils; il l’exhorta à craindre Dieu, à aimer les prêtres, le peuple et les pauvres, puis il lui ordonna de prendre sur l’autel une couronne semblable à la sienne et de la fixer sur son front (fin de 813).
FILS DE CLOVIS, Mort de Chramne Clotaire, dans les dernières années de sa vie, eut à réprimer deux révoltes de son propre fils Chramne, celui qu’il aimait le mieux entre tous ses enfants. La première fois il lui fit grâce, mais la seconde, Chramne, vaincu en Bretagne, près de Dol, et fait prisonnier dans sa fuite, implora vainement son pardon; il fut lié solidement sur un banc de bois, enfermé dans une chaumière et brûlé avec sa femme et ses enfants.
LOUIS XIV - LIGUE D’AUGSBOURG, Bataille de Steinkerque. Luxembourg rappelait le grand Condé par son impétuosité et par son audace. Surpris à Steinkerque par le roi d’Angleterre, il rallia ses troupes et rétablit le combat par de merveilleuses manœuvres. La cavalerie de la maison du roi et les dragons de Boufflers s’illustrèrent par de magnifiques charges, qui achevèrent la victoire. Le roi Guillaume perdit 8000 hommes et se replia sur Bruxelles (Août 1692.)
LOUIS XVI, Marie-Antoinette. Marie-Antoinette, qui avait épousé Louis XVI en 1770, était fille de l’empereur d’Allemagne François 1er et de Marie-Thérèse d’Autriche. Elle était d’une rare beauté et d’une grâce exquise, mais sa gaieté déplaisait aux mécontents, et son luxe irritait le peuple affamé; ses moindres fautes passèrent pour des crimes.
NAPOLÉON - CAMPAGNE DE RUSSIE, Prise d’une redoute à la bataille de la Moskova. La bataille de la Moskova est la plus meurtrière des batailles de l’Empire, après celle de Leipsick; les deux armées étaient à peu près égales en force, et la victoire fut longtemps disputée : certaines positions furent perdues et reprises deux fois. Ce fut une grande charge de cavalerie qui décida de la journée; les cuirassiers de Montbrun et de Caulaincourt, après avoir culbuté la cavalerie russe, pénétrèrent à sa suite au milieu des positions ennemies, et frayèrent le chemin à l’infanterie française. Mais Caulaincourt et Montbrun restaient sur le champ de bataille; 45 autres généraux et 30 000 hommes avaient été frappés, dont plus de 12 000 à mort; Ney et Murat, restés tout le jour au milieu d’un feu épouvantable, n’avaient pas été touchés; les Russes avaient 60 000 hommes hors de combat et leur général, Bagration, était parmi les morts (7 septembre 1812).
LOUIS XV - GUERRE DE SEPT ANS, Prise de Port-Mahon. La guerre de sept ans commença par un brillant fait d’armes : la forteresse de Port-Mahon, dans l’île de Minorque, était regardée comme imprenable : elle avait de hauts remparts taillés dans le roc, des fossés profonds et ses abords étaient minés; mais rien ne put arrêter l’élan des Français : ils montèrent à l’assaut sous une pluie de boulets et de balles, et comme leurs échelles étaient trop courtes, ils enfoncèrent leurs baïonnettes entre les pierres, et grimpèrent sur les épaules les uns des autres; beaucoup tombèrent, mais les autres arrivèrent sur le rempart et culbutèrent les Anglais; la ville capitula le lendemain.
HENRI IV - ÉDIT DE NANTES, Prise d’Amiens par les Espagnols. La prise d’Amiens par les Espagnols montre combien la guerre d’alors différait de celle d’aujourd’hui. Un matin une quarantaine de paysans, chargés de sacs de noix et suivis d’une lourde charrette, se présentent à une porte de la ville; pendant que les uns font visiter les sacs et donnent des noix aux soldats, d’autres arrêtent la voiture sous la herse et coupent rapidement les traits des chevaux, puis les faux paysans tirent tous ensemble des armes cachées et se précipitent sur les Français : la herse tombe aussitôt, mais s’arrête sur la voiture; d’autres Espagnols, qui se tenaient prêts à accourir, se glissent en rampant entre les roues et prêtent main-forte à leurs camarades; l’armée tout entière les suit et la ville est prise (mars 1597).
LA PREMIÈRE CROISADE, Prise de Jérusalem. L’armée des Chevaliers, si réduite déjà par les maladies et par les combats, endura sous les murs de Jérusalem les plus grandes souffrances: le soleil brûlait la terre; les torrents étaient desséchés, et l’eau des citernes empoisonnée. Mais les chrétiens souffraient sans murmurer, parce qu’ils étaient soutenus par la foi. Repoussés dans plusieurs assauts, ils forcèrent enfin le rempart el 14 juillet 1099, et pénétrèrent dans la ville à l’heure de la Passion. La bataille continua de rue en rue, de maison en maison; à l’entrée de la grande mosquée, les flots de sang s’élevaient jusqu’au poitrail des chevaux. Dès que les chrétiens furent maîtres de la ville, ils lavèrent leurs mains sanglantes, et se rendirent aux lieux saints pour adorer Dieu.
LOUIS LE DÉBONNAIRE ET SES FILS, Costume d’empereur. Charlemagne et ses successeurs, qui furent en même temps rois des Francs et empereurs d’Occident, adoptèrent plusieurs emblèmes romains, le globe, symbole de l’empire du monde, le sceptre et la couronne, insignes de la puissance souveraine. La couronne de Charlemagne était fermée par le haut et surmontée d’une croix.
LOUIS XIV - PREMIÈRES GUERRES, Mort du duc de Beaufort. Louis XIV s’était fait le chef armé du catholicisme : ses flottes tirèrent vengeance des pirates de Tunis et d’Alger, mais l’expédition de Candie fut malheureuse. Les 6000 hommes qui y furent envoyés pour secourir les Vénitiens contre les Turcs furent écrasés sous le nombre dans une furieuse sortie, et le duc de Beaufort, descendu bravement de son vaisseau pour prendre sa part du combat, fut tué dans la mêlée (juin 1669). Les débris des troupes françaises se rembarquèrent, et l’île de Candie tomba au pouvoir des Turcs.
LA CONVENTION - LA TERREUR, Exécution de Louis XVI. Louis XVI mourut en roi et en chrétien. Réveillé à 5 heures du matin pour être conduit au supplice, il entendit la messe et communia; après avoir fait tranquillement ses dernières dispositions, il dit lui-même d’une voix ferme : « Partons »; le trajet dura une grande heure du Temple à la place de la Concorde; Louis descendit de voiture comme s’il fût entré dans son palais, monta les degrés de l’échafaud sans trembler, et se livra aux exécuteurs; il essaya de parler à la foule, mais un roulement de tambours couvrit sa voix, et le bourreau fit tomber la tête du roi de France (10 heures du matin, 21 janvier 1793).
CHARLES VIII, Bataille de Saint-Aubin-du-Cormier. A la mort de Louis XI les seigneurs s’agitèrent pour s’emparer du pouvoir; le duc d’Orléans, qui fut plus tard Louis XII, se mit à leur tête, et prit follement les armes avec le duc de Bretagne; l’armée royale atteignit les révoltés à Saint-Aubin-du-Cormier, non loin de Fougères, et les tailla en pièces: quatre mille hommes restèrent sur le champ de bataille, et le duc d’Orléans fut fait prisonnier (1488).
PHILIPPE LE BEL - INSTITUTIONS, Supplice de Jacques Molay. Les Templiers furent tous arrêtés le même jour (sept.1307), et mis à la torture: la plupart, rendus fous par la souffrance, s’avouèrent coupables de tous les crimes qu’on pouvait imaginer et ils furent condamnés à la prison perpétuelle; une soixantaine d’entre eux, qui rétractèrent leur aveux, furent condamnés à mort comme relaps et brûlés à petit feu (1308). Le grand maître, Jacques Molay, attendit son jugement pendant six ans au fond d’un affreux cachot: condamné d’abord à la prison, il se déclara innocent, et fut brûlé avec un autre Templier, dans une petite île de la Seine, qui est aujourd’hui le terre-plein du Pont-Neuf (mars 1314); il montra un si grand courage, qu’il laissa dans la stupeur tous les témoins des son supplice.
FRANÇOIS II, François II. A la mort de Henri II, il eût fallu à la France un sauveur, capable de la défendre contre l’anarchie et de lui garder son rang en Europe: elle eut pour roi François II, un enfant de quinze ans, faible de corps et d’esprit, caractère indécis, qui se laissa entièrement gouverner par sa femme Marie Stuart et par les Guises. La politique de François 1er, la vraie politique de la France, fut abandonnée, et pendant un demi-siècle toute l’énergie de notre pays se perdit dans les stériles agitations de la guerre civile.
FILS DE CLOVIS, Childebert 1er Childebert était le deuxième fils de Clovis et de Clotilde. Outre le royaume de Paris, il reçut en 511 sa part de l’Aquitaine, qui semble avoir été partagée entre les quatre frères comme un riche domaine dont chacun voulait sa part. Son royaume s’agrandit successivement d’une partie du royaume de Clodomir, de provinces enlevées aux Burgondes, enfin d’une partie de l’héritage de Théodebert.
NAPOLÉON - IÉNA, Le général Davout. PHILIPPE AUGUSTE - BOUVINES, Bataille de Bouvines. Philippe Auguste, après avoir exhorté ses chevaliers, et invoqué pour eux la bénédiction divine, se mit à leur tête et s’élança sur l’ennemi. L’action s’engagea sans ordre, comme dans la plupart des combats féodaux: Philippe, après s’être frayé un chemin à travers l’infanterie allemande, est assailli de toutes parts, frappé de coups, renversé de cheval et foulé aux pieds; mais son armure le protège, le brave Guillaume des Barres et les autres chevaliers de son escadron se précipitent à son secours, le dégagent, le remettent à cheval, puis fondent avec lui sur l’empereur d’Allemagne et le mettent en fuite. Pendant ce temps, la droite de l’armée française repoussait les Flamands et leur prenait leur duc Ferrand, qui s’était vanté d’entrer à Paris en triomphe; la gauche culbutait les Anglais et les routiers brabançons qui formaient l’aile droite de l’ennemi. La formidable armée de la coalition était détruite (Juillet 1214).
INVASION DES BARBARES, Attila vaincu. Contre Attila tous les peuples s’unirent, Gaulois, Romains, Francs, Burgondes, Wisigoths, et l’on vit marcher contre lui une armée formidable, que commandaient le général romain Aétius, le roi wisigoth Théodoric, et le roi franc Mérovée. Les Huns, surpris dans la ville d’Orléans, qu’ils venaient de prendre, battirent en retraite et ne s’arrêtèrent que dans les plaines de la Champagne, plus près de Troyes que de Châlons: Attila avait cherché un champ de bataille où il pût déployer son innombrable cavalerie. Le choc des deux armées fut terrible; jamais de mémoire d’homme de pareilles masses ne s’étaient heurtées. L’historien Jornandès raconte qu’un petit ruisseau fut changé en torrent qui roulait des flots de sang humain. Enfin les Huns furent enfoncés, et la nuit seule les sauva d’un immense massacre. Attila, serré de près dans son camp, fit préparer un grand bûcher, et se plaça au sommet avec une torche, prêt à se jeter dans les flammes au premier péril, « pour qu’aucun homme ne se vantât de l’avoir tué ». Les vainqueurs ne renouvelèrent pas leur attaque, et laissèrent Attila se retirer de l’autre côté du Rhin.
NAPOLÉON - IÉNA, L’acteur Talma à Erfurth. Napoléon avait dit à l’acteur Talma: « Je vous donnerai un parterre de rois » : il tint parole. L’entrevue de l’Empereur et du Tsar avait attiré à Erfurth presque tous les souverains de l’Allemagne. Talma y fut mandé, et les tragédies de Corneille, de Racine et de Voltaire y furent jouées devant une assemblée de princes, de rois et d’empereurs, telle qu’on n’en avait jamais vu. Au fameux vers d’Œdipe : « L’amitié d’un grand homme est un bienfait des dieux », le tsar Alexandre prit vivement la main de Napoléon, et la serra avec émotion. L’Empereur des Français semblait le maître du monde (octobre 1808).
LOUIS XII - BAYARD, Louis XII. Charles VIII n’avait laissé ni fils, ni frère; Louis XII, qui lui succéda, appartenait à une autre branche, le branche de Valois-Orléans; son père était Charles d’Orléans, le prince poète; son grand-père, Louis d’Orléans, assassiné rue Vieille-du-Temple en 1407; enfin son arrière-grand-père était le roi de France Charles V.
LOUIS VIII, Massacre des Albigeois. La guerre des Albigeois fut une guerre d’extermination. Simon de Montfort, qui fut le principal chef des Croisés de 1209 à 1218, se signala par son fanatisme; il regardait les hérétiques comme des vipères qu’il faut écraser, et tous ceux qui tombaient entre ses mains étaient brûlés vifs, jetés dans les puits ou pendus aux arbres des chemins; il n’épargnait ni les femmes ni les enfants. Louis VIII, qui dirigea la croisade après lui, semble avoir été moins cruel; l’évêque d’Auch obtint la grâce de beaucoup de prisonniers.
LOUIS XIV - PREMIÈRES GUERRES, Rixe entre l’ambassadeur de France et celui d’Espagne, à Londres. A Londres, le baron de Vatteville, ambassadeur d’Espagne, ayant disputé la préséance au comte d’Estrades, ambassadeur de France, les deux escortes en vinrent aux mains; les ouvriers de Londres prirent parti pour l’Espagne; d’Estrades eut plusieurs de ses gens tués ou blessés, son carrosse fut mis en pièces et Vatteville passa le premier; mais Louis XIV irrité menaça l’Espagne d’une guerre, et obtint d’elle une réparation éclatante (1662).
LOUIS XIV - MAZARIN, Victoire de Rocroi. Les Espagnols, enhardis par la mort de Richelieu, avaient repris l’offensive et s’étaient portés sur Rocroi, mais ils y trouvèrent Condé. Leurs chefs étaient les plus expérimentés des capitaines, mais Condé déjoua tous leurs calculs par un mouvement tournant d’une audace prodigieuse. Après avoir rompu la gauche des ennemis, il la traversa avec sa cavalerie, et passant derrière leur centre, il assaillit tout à coup par derrière leur droite victorieuse : leur victoire fut changée en désastre, et la moitié des leurs restèrent couchés sur le champ de bataille. Ce fut Condé qui arrêta le carnage, et, comme dit Bossuet, « joignit au plaisir de vaincre celui de pardonner. » (Mai 1643).
LES DERNIERS CAROLINGIENS, Louis IV au concile d’Ingelheim. Louis IV d’Outremer fit de grands efforts pour relever son autorité, mais le duc de France avait pour lui les grands et le peuple; une partie du clergé seulement restait attachée aux Carolingiens. Le concile général de Germanie s’étant réuni à Ingelheim près de Mayence, pour examiner la querelle du roi Louis et du prince Hugues, Louis IV vint lui-même raconter ses malheurs et plaider sa cause. Le concile menaça solennellement le duc de France de l’excommunion, s’il ne faisait satisfaction à son roi, mais Hugues le Grand était trop puissant pour s’émouvoir des paroles prononcées à Ingelheim, et Louis IV, qui semblait exciter l’Allemagne contre la France, fut plus impopulaire que jamais.
LOUIS VI, La commune de Laon. La féodalité, d’abord protectrice, était devenue oppressive. Dans les campagnes les paysans étaient trop dispersés pour réussir dans leurs révoltes, mais dans beaucoup de villes les bourgeois et le peuple formèrent une association qu’on appela une commune et arrachèrent à leur seigneur des concessions. Les premières communes furent celles de Cambrai (1076), de Noyon, de Beauvais, de Saint-Quentin, de Laon, de Soissons. A Laon le seigneur de la ville était l’évêque Gaudry: assiégé dans son palais, il fut pris et massacré (1112).
FRANÇOIS 1er - CÉRISOLES, Montluc devant François 1er. François 1er, devenu aussi prudent qu’il avait été téméraire, ne voulait pas entendre parler de grande bataille. Le jeune comte d’Enghien, qui commandait l’armée française, et qui voyait l’ennemi dans une position désavantageuse, dépêcha au roi le brave Montluc, pour lui arracher la permission de combattre: « Nous sommes tous résolus à mourir ou à vaincre; qui voulez-vous qui tue douze mille hommes comme nous ? » Montluc paraissait tellement assuré du succès, que le roi se laissa gagner: Montluc triomphant retourna en toute hâtes auprès du comte d’Enghien; le bataille eut lieu, et ce fut la victoire de Cérisoles (avril 1544).
LOUIS XV - GUERRE DE SEPT ANS, Dévouement du chevalier d’Assas. La guerre de sept ans fut pour la France un mélange de honte et de gloire : le duc de Richelieu avait de grandes qualités de général, mais il donnait à son armée l’exemple du pillage : les soldats l’appelaient le petit père la Maraude. Soubise fit preuve, à Rosbach, d’une incapacité scandaleuse; beaucoup de généraux, plus courtisans que soldats, faisaient passer leur intérêt particulier avant celui de la patrie. Il serait cependant injuste de ne voir que le mal, même en face du règne de Louis XV. A Clostercamp, aux avant-postes, le sergent Dubois, du régiment d’Auvergne, est surpris la nuit par les Anglais; menacé de mort s’il donne l’éveil, il crie de toutes ses forces, « A nous, d’Auvergne, ce sont les ennemis », et il tombe percé de coups. A son cri le capitaine d’Assas, qui se trouve en avant de ses soldats : « Tirez, chasseurs, ce sont les ennemis. » Les Français obéissent, et tirent devant eux dans l’obscurité; ils tuent leur capitaine, mais avec lui beaucoup d’Anglais; l’armée est sauvée (1760).
LOUIS XI - LIGUE DU BIEN PUBLIC, Entrevue de Louis XI et de Charles le Téméraire. Louis XI, comprenant qu’il ne pouvait réduire les rebelles par la force, essaya de se les concilier par des flatteries; il se rendit en bateau au camp de Charles le Téméraire, entre Charenton et Saint-Maur, et aborda courtoisement son ennemi: « Mon frère, dit-il en souriant, je sais que vous êtes gentilhomme, et de ceux avec qui j’aimerais à m’entendre. » Séduit par la confiance que lui témoignait le roi, Charles consentit à négocier: il alla à son tour rendre visite au roi aux portes de Paris, et le traité fut bientôt conclu, traité désastreux pour la royauté, mais qui permit à Louis XI de refaire ses forces et de préparer sa revanche.
ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE, Bataille de Valmy. Les Prussiens, qui venaient d’entrer à Longwy et à Verdun, se croyaient à la veille de prendre Paris; vieux soldats rompus à toutes les manœuvres, ils n’avaient que du mépris pour les volontaires français, mais les jeunes soldats de Dumouriez, après avoir enduré sans se rompre un feu terrible, s’élancèrent la baïonnette en avant, au cri de « Vive la nation », et repoussèrent l’ennemi étonné (20 septembre 1792).
LOUIS XII - BAYARD, Bayard au pont de Garigliano. Bayard a mérité d’être appelé le chevalier sans peur et sans reproche. Dans la désastreuse campagne d’Italie, ce fut lui qui sauva l’honneur de la France. Après la bataille du Garigliano, il défendit un pont à lui seul contre deux cents Espagnols; il abattit tous ceux qui l’approchèrent, et les corps entassés formèrent bientôt une barricade sanglante, que Bayard rendait infranchissable. Une centaine d’hommes d’armes accoururent à son secours, et l’avant-garde espagnole dut renoncer à forcer le pont. L’armée française, qui semblait entièrement perdue, eut le temps de se replier sur Gaëte (1503).
HENRI II - CALAIS, Siège de Calais. Le duc François de Guise, qui ambitionnait la plus haute fortune, se trouva au premier rang avec son frère le cardinal, le jour où le connétable et l’amiral, ses deux rivaux, furent tombés au pouvoir de l’ennemi. Nommé lieutenant général, il fut aussi heureux qu’habile: il envoya d’abord l’armée sur la Meuse pour y attirer l’ennemi, puis tout à coup il la rappela à lui en toute hâte, et mit le siège devant Calais, où les Anglais n’avaient laissé qu’une faible garnison (1er janvier 1558); dès le premier jour, le petit fort de Sainte-Agathe fut enlevé d’un coup de main; les deux autres forts, foudroyés par l’artillerie française, furent abandonnés deux jours après; le château fut emporté d’assaut, le 6 au soir, et le gouverneur capitula le 8. La France passa du désespoir à la joie, et François de Guise fut acclamé comme le sauveur de la patrie.
LOUIS XIV - STRASBOURG, Bombardement de Gênes par Duquesne. La marine française, qui venait de vaincre les Hollandais et les Espagnols, était la première du monde. Louis XIV s’en servit glorieusement contre les barbaresques. Le bombardement d’Alger, de Tunis et de Tripoli servit de leçon aux pirates. Les Génois, qui construisaient des navires pour l’Espagne, furent châtiés à leur tour comme s’ils eussent été des vassaux rebelles; Duquesne, forcé d’exécuter les ordres du roi, détruisit une partie de la ville, et le doge de Gênes dut venir à Versailles implorer le pardon de Louis XIV (1684).
LA PREMIÈRE CROISADE, Les premiers croisés. L’enthousiasme était si grand que plus de 60,000 pèlerins, hommes, femmes et enfants, partirent aussitôt avec Pierre l’Hermite, sans prendre le temps de s’organiser. En France, ils trouvèrent facilement à se nourrir, mais quand ils s’enfoncèrent en Allemagne et en Hongrie, ils souffrirent cruellement de la faim: les plus faibles moururent épuisés sur les chemins; les autres, forcés de piller pour vivre, durent livrer aux habitants des combats terribles: ils perdirent dix mille d’entre eux sous les murs de Nissa, et quand ils arrivèrent en Asie mineure, en face des Turcs, ils succombèrent sous le nombre; tous les hommes furent exterminés, même les vieillards et les enfants. Les femmes furent emmenées au loin en esclavage.
CHARLES LE CHAUVE, Mort de Robert le Fort à Brissarthe. Robert le Fort, ayant appris que les Normands avaient pillé la ville du Mans, résolut de leur couper la route d’Angers et de leur reprendre le butin: il les atteignit à Brissarthe, les battit et les enferma dans l’Église. La journée semblait finie et Robert, épuisé de chaleur, avait enlevé sa cuirasse et son casque, quand tout à coup les Normands s’élancent sur les Français dispersés: Robert, sans se donner le temps de reprendre son armure, se précipite dans la mêlée et tombe percé de coups sur les marches de l’Église (Juillet 866).
LA RENAISSANCE, Benvenuto Cellini à Fontainebleau. Benvenuto Cellini, ayant terminé sa grande statue de Jupiter, la fit porter au château de Fontainebleau, et pria François 1er de venir la voir. Les ennemis de Benvenuto, à la tête desquels étaient la duchesse d’Étampes et le Primatice, autre artiste italien, s’ingénièrent à retenir le roi jusqu’à la tombée de la nuit, pour que l’œuvre parût moins belle. Mais il en arriva tout autrement: Benvenuto éclaira sa statue par en haut, au moyen d’une torche habilement dissimulée, si bien que Jupiter, qui tenait sa main élevée au-dessus de sa tête, semblait lancer la foudre, et faisait plus d’effet encore qu’en plein jour. Le roi s’écria avec admiration: « Voici la plus belle chose qu’on ait jamais vue, et si l’on a voulu jeter de la défaveur sur cet homme, on lui a rendu un services signalé. » Il y avait là la duchesse d’Étampes, le roi de Navarre, le dauphin, la dauphine, Marguerite de France, fille de François 1er, et une foule de seigneurs.
LOUIS XIV - TRAITÉ D’UTRECHT, Enterrement de Louis XIV. Le fin de Louis XIV contrasta étrangement avec l’éclat de son règne: dès que les courtisans furent assurés que sa mort était prochaine, ils s’éloignèrent tous de lui pour faire leur cour au duc d’Orléans, et le vieux roi était presque seul quand il rendit le dernier soupir. Il n’avait plus d’enfants ni d’amis pour le pleurer, et le peuple insulta son convoi: « J’ai vu, raconte Voltaire, qui avait vingt et un ans en 1715, j’ai vu de petites tentes dressées sur le chemin de Saint-Denis; on y buvait, on y chantait, on riait. »
LOUIS XIII - CONCINI, Marie de Médicis. Marie de Médicis, née à Florence en 1572, était fille du grand-duc de Toscane. Mariée à Henri IV en 1600, elle donna le jour à Louis XIII et à Gaston d’Orléans. Après avoir exercé la régence, elle fut exilée à Blois après la mort de Concini et fit la guerre à son fils pour ressaisir le pouvoir. Réconciliée avec lui par Richelieu, elle reprit de l’influence après la mort d’Albert de Luynes, mais en 1630 elle intrigua contre Richelieu lui-même: Louis XIII soutint son ministre et Marie de Médicis mourut dans l’exil en 1652.
LOUIS XVI, Louis XVI. Louis XVI ne ressemblait en rien à son grand-père Louis XV : il était vertueux et bon, et il voulait le bien de ses sujets, mais trop timide pour imposer sa volonté à son entourage, trop indécis pour accomplir les réformes dont il reconnaissait la nécessité, il lui fut impossible de diriger lui-même la Révolution.
LES QUATRE PREMIERS CAPÉTIENS, Philippe 1er et Bertrade. Philippe 1er, ayant répudié sa femme Berthe pour épouser Bertrade, femme du comte d’Anjou, fut excommunié par le pape Urbain II, puis par le concile de Clermont: aussitôt tous les bons chrétiens s’éloignèrent de lui, ses serviteurs même n’osaient plus l’approcher. Philippe, pour obtenir son pardon, promit de renvoyer Bertrade et de faire pénitence, mais il tint mal sa parole.
LOUIS XI - CHARLES LE TÉMÉRAIRE, Le duc d’Alençon dans sa cage de fer. Le duc d’Alençon avait pris part à toutes les conspirations. Louis XI lui fit grâce plusieurs fois, mais il finit par se lasser, et le duc fut enfermé dans une cage de fer, dont le roi avait donné le dessin.
HENRI IV - ARQUES, Bataille d’Arques. Henri IV, qui n’avait que 7 000 hommes contre 30 000, semblait dans une situation désespérée, mais il se retrancha sur les hauteurs d’Arques, ainsi que dans les faubourgs et dans le château de Dieppe; Mayenne fit pendant trois semaines de grands efforts pour le forcer dans ses positions : toutes ses attaques furent vaines, et, quand il apprit l’approche d’une armée de secours, il se retira en toute hâte. Le brave compagnon d’Henri IV, Crillon, qui souffrait d’une blessure, n’avait pu assister à la bataille : Henri lui écrivit avec sa gaîté ordinaire : « Pends-toi, brave Crillon, nous avons vaincu sans toi. »
INVASION DES BARBARES, Clodion Les Francs attaquèrent l’Empire romain dès le milieu du troisième siècle, et commencèrent à s’établir entre le Rhin et la mer du Nord; au quatrième siècle on les voit souvent battus par Constantin, par Julien, par Théodose, mais ils profitent habilement des troubles de l’Empire pour faire acheter leurs services et pour prendre pied solidement dans le nord de la Gaule. Au cinquième siècle, un de leurs rois, Clodion le Chevelu, s’empare de Tournai, de Cambrai, et étend ses conquêtes jusqu’à la Somme (451).
HENRI II - METZ, Catherine de Médicis. Catherine de Médicis, qui devait jouer un si grand rôle pendant les règnes de ses fils Charles IX et Henri III, n’eut aucune influence du vivant de son mari, malgré son intelligence et sa beauté. Fille de Laurent II de Médicis, elle n’avait été choisie par Henri II que pour sa richesse. La longue humiliation où elle vécut contribua à lui dessécher le cœur, et quand elle eut le pouvoir entre les mains, elle mit en pratique la politique de Machiavel, c’est-à-dire la politique qui se moque de tout principe et qui ne recule pas devant le crime.
LA GAULE CONQUISE PAR LES ROMAINS, Les députés gaulois jurent de s’unir contre les Romains. Quand les Gaulois s’unirent pour défendre leur pays ( 53), des députés de tous les États ligués se rassemblèrent secrètement dans le pays des Carnutes (Chartres), et là, sur les étendards réunis en faisceau, ils jurèrent solennellement de prendre les armes pour la patrie commune. Des crieurs disposés sur les routes donnèrent rapidement le signal de l’insurrection, et Vercingétorix organisa la résistance.
LOUIS XIII - RICHELIEU, Installation de l’Académie française par Richelieu. L’Académie fut destinée à maintenir la pureté de la langue française: Richelieu la chargea de faire un dictionnaire, pour fixer le sens des mots, et d’instituer des concours pour exciter l’émulation entre les gens de lettres (janvier 1635). Le savant Vaugelas, chargé de la direction du dictionnaire, reçut une pension de 2000 livres; il se mit à l’œuvre, mais le dictionnaire, continué lentement avec lui, ne parut qu’en 1694. L’Académie Française a résisté aux révolutions et est demeurée une de nos institutions nationales.
LES DERNIERS CAROLINGIENS, Lothaire. Lothaire, fils de Louis IV, fut un roi beaucoup plus énergique et beaucoup plus vaillant qu’on ne se l’imagine. Le puissant archevêque de Reims Adalbéron, en se déclarant pour Hugues Capet, avait entraîné avec lui le clergé de France, qui avait semblé jusqu’alors favorable aux Carolingiens. Lothaire, presque seul, tenait cependant en échec tous ses ennemis, quand il mourut subitement, empoisonné, dit-on, par sa femme Emma (986). Selon le chroniqueur Richer, il serait mort naturellement.
LOUIS VII, Saint Bernard prêche la croisade à Vézelay. Après le départ des premiers Croisés, la Terre Sainte se trouva réduite à un petit nombre de défenseurs, et en 1144 la ville d’Edesse retomba au pouvoir des Musulmans qui y massacrèrent tous les chrétiens. Saint Bernard prêcha une seconde croisade. A Vézelay où le roi et les plus grands seigneurs s’étaient réunis pour l’entendre, des milliers de chrétiens demandèrent à partir avec le roi: comme les croix manquaient, saint Bernard tailla son manteau en lanières, et bientôt toutes les poitrines furent ornées du même symbole, de même que tous les cœurs battaient du même enthousiasme (1146).
CHARLES VII - FIN DU MOYEN AGE, Le vœu du Faisan. A la nouvelle de la prise de Constantinople, le pape voulut organiser une croisade; mais l’enthousiasme religieux s’était refroidi; la guerre de Cent Ans finissait à peine, et la France était épuisée. Un seul prince parla de marcher contre les Infidèles: ce fut le duc de Bourgognes Philippe le Bon, esprit chevaleresque et belliqueux; il réunit la noblesse à Lille dans un festin colossal, où il essaya d’échauffer les cœurs par des allégories; une jeune fille représentant l’Église s’avança vêtue de deuil, et implora l’assistance de la chevalerie bourguignonne; le duc jura sur un faisan qu’il irait en Orient combattre le Grand-Turc, et tous les convives répétèrent le même serment, mais aucun d’eux ne tint parole (1454).
LOUIS XII - GASTON DE FOIX, Mort de Gaston de Foix à Ravenne. Gaston de Foix, jeune général de vingt-trois ans, rendit un moment la victoire à la France. Il avait autant de prudence que les vieux généraux, et il étonnait les plus braves par son courage. Après avoir chassé les Suisse du Milanais, enlevé Bologne aux Espagnols et Brescia aux Vénitiens, il attaque à Ravenne les Espagnols et l’armée du Pape. Grâce à une terrible canonnade et à des charges furieuses, la bataille était gagnée et l’ennemi fuyait, quand Gaston, apercevant deux compagnies espagnoles qui se retiraient fièrement au petit pas, s’élança sur elles au galop avec quelques hommes; bientôt entouré et désarçonné, il refusa de se rendre, et, nouveau Roland, il se défendit longtemps à coups d’épée, mais à la quinzième blessure, il tomba (avril 1512). Gaston de Foix ne fut pas remplacé, et la fortune de la France succomba avec lui.
NAPOLÉON - ULM, Bataille de Trafalgar. La bataille de Trafalgar rendit l’Angleterre maîtresse absolue des mers. La flotte française et la flotte espagnole réunies comptaient 33 vaisseaux, 5 frégates et 2 bricks; l’amiral anglais Nelson n’avait que 27 vaisseaux, mais la plupart étaient plus forts que les nôtres, et il sut les faire donner tous en même temps, au lieu que l’amiral français Villeneuve, contrarié par le vent, ne put en mettre en ligne que 23. La victoire des Anglais fut complète, mais chèrement achetée: il perdirent 3 000 hommes et leur amiral; nos marins se défendirent avec rage, et 7 000 d’entre eux périrent mitraillés, noyés, foudroyés : l’équipage de l’ Achille se laissa sauter plutôt que de se rendre (20 octobre 1805).
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