LES ORIGINES (de 58 av. J.-C. à 887)
Période romaine
Mérovingiens
Carolingiens
LA FÉODALITÉ (de 887 à 1483)
Toute puissance de la Féodalité
La royauté féodale
Déclin de la Féodalité
Guerre de Cent ans
Ruine de la Féodalité
LA MONARCHIE (de 1483 à 1789)
Guerres d'Italie
Guerres contre la maison d'Autriche
Guerres de religion
Apogée de la France monarchique
Déclin de la monarchie
LA REVOLUTION
Ruine de l'Ancien régime
La République
L'Empire
LOUIS XVI, Intrépidité de Suffren. Dans la mer des Indes, Suffren remporta d’éclatantes victoires. Il était à la fois le plus habile des amiraux et le plus intrépide des capitaines. Au combat de Trinquemale il se trouva longtemps entouré de trois vaisseaux anglais : son navire était démâté, transpercé, désemparé, mais Suffren avait résolu de périr plutôt que de se rendre, son héroïsme donna à l’équipage des forces surhumaines; les autres vaisseaux eurent le temps de le dégager, et les Anglais furent dispersés. (Septembre 1782.)
HENRI III - HENRI DE BOURBON, Assassinat du duc de Guise. Le jeudi 22 décembre 1588, le duc de Guise, en se mettant à table pour dîner, trouva sous sa serviette un billet dans lequel on l’avertissait que le roi voulait le faire assassiner: « il n’oserait » dit-il dédaigneusement, et le lendemain matin il se rendit au conseil, comme de coutume; mais au moment où il soulevait la portière de velours qui fermait le cabinet du roi, deux hommes se jetèrent sur lui à l’improviste, un troisième lui saisit les jambes; d’autres accoururent en masse: « Miséricorde » s’écria le duc, mais il fut percé de toutes parts avant d’avoir pu tirer son épée, et il vint tomber en râlant au pied du lit du roi. Henri III sortit aussitôt de la chambre voisine, s’approcha du corps étendu et lui donna un coup de pied au visage, en disant: « Maintenant je suis roi de France ». Henri de Guise, qui respirait encore, poussa un cri étouffé et rendit l’âme.
HENRI II - METZ, Catherine de Médicis. Catherine de Médicis, qui devait jouer un si grand rôle pendant les règnes de ses fils Charles IX et Henri III, n’eut aucune influence du vivant de son mari, malgré son intelligence et sa beauté. Fille de Laurent II de Médicis, elle n’avait été choisie par Henri II que pour sa richesse. La longue humiliation où elle vécut contribua à lui dessécher le cœur, et quand elle eut le pouvoir entre les mains, elle mit en pratique la politique de Machiavel, c’est-à-dire la politique qui se moque de tout principe et qui ne recule pas devant le crime.
FRANÇOIS II, François II. A la mort de Henri II, il eût fallu à la France un sauveur, capable de la défendre contre l’anarchie et de lui garder son rang en Europe: elle eut pour roi François II, un enfant de quinze ans, faible de corps et d’esprit, caractère indécis, qui se laissa entièrement gouverner par sa femme Marie Stuart et par les Guises. La politique de François 1er, la vraie politique de la France, fut abandonnée, et pendant un demi-siècle toute l’énergie de notre pays se perdit dans les stériles agitations de la guerre civile.
CHARLES LE CHAUVE, Hastings à Luna. On raconte que le fameux pirate Hastings, voulant s’emparer de la ville de Luna, qu’il prenait pour Rome, imagina de demander le baptême, puis se fit passer pour mort; l’évêque, cédant aux prières des Normands, leur permit d’entrer sans armes pour célébrer chrétiennement les funérailles de leur chef. Mais au moment où l’évêque s’avançait pour bénir le corps, Hastings se dressa tout à coup hors de son cercueil et abattit l’évêque d’un coup de hache; ses compagnons, tirant des poignards, se précipitèrent sur les soldats qui les surveillaient, et les massacrèrent ainsi que les prêtres: Hastings était maître de la ville.
CHARLES VII - JEANNE D’ARC, Jeanne d’Arc faite prisonnière. Compiègne, assiégé par le duc de Bourgogne, implora le secours de Jeanne d’Arc, qui avait sauvé tant de villes. Elle accourut aussitôt à travers les lignes ennemies, ranima la défense, et fit une sortie le jour même de son arrivée; mais elle se heurta contre les masses bourguignonnes; les Français découragés retournèrent vers la ville; Jeanne, réduite à les suivre, assura du moins leur retraite et continua à lutter avec une poignée d’hommes, pendant que la porte de la ville se refermait; quand elle voulut rentrer à son tour, il était trop tard: le pont-levis était levé; les Bourguignons se précipitèrent sur elle; accablée sous le nombre, Jeanne fut renversée de cheval, et tomba vivante au pouvoir de l’ennemi (mai 1430). Le duc de Bourgogne, qui était l’allié des Anglais, leur vendit sa prisonnière au prix de dix mille francs, et Charles VII ne fit rien pour la racheter. Dès que les Anglais tirent Jeanne d’Arc en leur pouvoir, dans le château de Rouen, ils se vengèrent cruellement du mal qu’elle leur avait fait: ils lui mirent des chaînes aux mains, aux pieds et au cou, et l’enfermèrent dans une cage de fer, puis ils composèrent un tribunal, qui l’accusa de désobéissance à ses parents, d’imposture, d’hérésie, de sacrilège et de sorcellerie.
PHILIPPE VI, Le gué de Blanquetaque. Deux jours avant Crécy, l’armée anglaise avait failli être entièrement détruite: acculée à la mer et à la Somme, elle ne semblait pas pouvoir échapper à Philippe VI qui approchait avec une grande armée, mais les Anglais se firent montrer par les paysans el gué de Blanquetaque, praticable à marée basse; ils le passèrent au point du jour, et culbutèrent le petit corps français qui gardait la rive droite du fleuve: on se battit dans l’eau avec fureur, mais quand Philippe VI arriva sur al Somme, il était trop tard: les Anglais étaient établis de l’autre côté, et la marée montante rendait le fleuve infranchissable.
LOUIS XV - LA RÉGENCE, Marie Leczinska. Marie Leczinska était fille de Stanislas Leczinski, ancien roi de Pologne, qui vivait obscurément en Alsace. Mariée à Louis en 1725, elle fut très malheureuse.
SAINT LOUIS - GOUVERNEMENT, Notre-Dame de Reims. Construite au treizième siècle. Son portail est une merveille.
LA PREMIÈRE CROISADE, Prise de Jérusalem. L’armée des Chevaliers, si réduite déjà par les maladies et par les combats, endura sous les murs de Jérusalem les plus grandes souffrances: le soleil brûlait la terre; les torrents étaient desséchés, et l’eau des citernes empoisonnée. Mais les chrétiens souffraient sans murmurer, parce qu’ils étaient soutenus par la foi. Repoussés dans plusieurs assauts, ils forcèrent enfin le rempart el 14 juillet 1099, et pénétrèrent dans la ville à l’heure de la Passion. La bataille continua de rue en rue, de maison en maison; à l’entrée de la grande mosquée, les flots de sang s’élevaient jusqu’au poitrail des chevaux. Dès que les chrétiens furent maîtres de la ville, ils lavèrent leurs mains sanglantes, et se rendirent aux lieux saints pour adorer Dieu.
HENRI IV - ARQUES, Combat dans Paris. Après la bataille d’Arques, Henri IV se porta rapidement sur Paris pour l’enlever d’un coup de main; favorisé par le brouillard, il surprit les faubourgs de la rive gauche, Saint-Germain, Saint-Jacques, Saint-Marceau et Saint-Victor, et s’en empara au cri de « Saint-Barthélemy »: il avait trop peu de monde pour s’y maintenir, mais ses soldats, qui n’avaient pas été payés depuis longtemps, ne se retirèrent qu’en emmenant un gros butin, des canons et quatre cents prisonniers, parmi lesquels beaucoup de moines.
FRANÇOIS 1er - MARIGNAN, François 1er. Le frère cadet de Charles VI, Louis d’Orléans, assassiné en 1407, avait laissé deux fils: l’un, Charles d’Orléans le poète, eut pour fils Louis XII; l’autre, Jean d’Angoulême, eut pour fils Charles d’Angoulême. C’est du mariage de celui-ci avec Louise de Savoie que naquit François 1er (1494). Il épousa en 1514 la fille de Louis XII et d’Anne de Bretagne, Claude de France, qui lui apporta en dot la Bretagne. Il était d’une taille gigantesque; cavalier admirable, robuste, brave, ardent, prodigue, il aimait les plaisirs, mais aussi les beaux coups d’épée et les beaux vers; c’était le meilleur chevalier du royaume.
LE DIRECTOIRE - NOUVELLES GUERRES, Défaite d’Aboukir. L’amiral anglais Nelson dut sa victoire à un mouvement d’une grande hardiesse : les vaisseaux français étaient rangés en ligne à peu de distance de la côte; Nelson, lançant une partie de ses vaisseaux entre le rivage et la flotte française, la prit entre deux feux et foudroya nos navires les uns après les autres; l’amiral français Brueys mourut bravement sur son banc de quart; Villeneuve s’enfuit à Malte avec quatre navires, tout le reste de la flotte française fut pris ou détruit, et Bonaparte se trouvé isolé en Egypte (août 1798).
LE SIÈCLE DE LOUIS XIV, Descartes. Descartes, né en 1596 à la Haye (en Touraine), mort à Stockholm en 1650. - Descartes fut avant tout un grand philosophe, qui, par une nouvelle méthode, fondée sur l’évidence, aida au triomphe de la raison sur la routine. C’est aussi un grand écrivain qui a contribué à fixer la prose française. Enfin Descartes fut en même temps un grand mathématicien et un grand physicien.
LOUIS XIV - GUERRE DE HOLLANDE, Bataille de Syracuse. La marine française, portée à sa perfection par Colbert, rivalisa de gloire avec l’armée. Duquesne tint tête aux flottes espagnoles et hollandaises, et les battit deux fois sur les côtes de Sicile. Le deuxième combat, qui se livra à la hauteur de Syracuse, fut le plus acharné: on lutta vaisseau contre vaisseau, les deux amiraux furent aux prises, et la mort de l’amiral hollandais Ruyter décida de la victoire de Duquesne (1676).
MÉROVINGIENS - CLOVIS, Le Vase de Soissons L’histoire du vase de Soissons nous montre que les rois francs étaient tout-puissants comme chefs militaires, mais qu’en paix leur pouvoir de roi était presque nul. Des soldats avaient dérobé à une église un vase des plus précieux; Clovis ne peut le leur arracher de force; il se borne à les prier de le lui donner, et un Franc grossier lui répond en brisant le vase: « Tu n’auras de tout ceci que ce que le sort te donnera. » Clovis garde le silence; mais, le printemps venu, il réunit les Francs sur le Champ de Mars, et avise le soldat qui l’avait insulté: « Personne ici n’a des armes aussi mal tenues que toi », dit-il, et il lui brise le crâne d’un coup de hache, en ajoutant: « Ainsi as-tu fait au vase de Soissons. »
PHILIPPE AUGUSTE - JEAN SANS TERRE, Prise du château Gaillard. Le château Gaillard, qui barrait la vallée de la Seine, près des Andelys, était considéré comme imprenable. Mais les français comblent un fossé, et sapant la base d’une tour à l’abri de leurs boucliers, ils la renversent et s’élancent à l’assaut d’une deuxième enceinte; plusieurs fois repoussés, ils y pénètrent par une fenêtre de la chapelle, et forcent enfin les assiégés à capituler dans le donjon (Octobre 1203). Philippe vint ensuite mettre le siège devant Rouen. La ville, défendue par un double rempart et par trois fossés, ne pouvait être enlevée de force; mais elle fut réduite à la famine à capituler au mois de juin 1204: elle abattit ses murailles et rasa sa citadelle. La Normandie était reconquise.
LA RENAISSANCE, Le château de Blois. Outre le Louvre, qui est une des merveilles de l’architecture, la France possède encore un grand nombre de châteaux de la Renaissance: le château de Blois, avec ses grandes salles, où se sont tenus les États généraux, ses appartements, ses prisons, qui rappellent tant de souvenirs historiques; - le château de Chambord, avec son escalier à jour, ses belles tours, ses clochetons et ses mille sculptures; - le château de Chenonceaux, élégamment situé sur le Cher; etc. Le château de Fontainebleau est « un rendez-vous de palais » dont le principal est celui du seizième siècle. Enfin un des plus beaux châteaux de la Renaissance était le château de Gaillon que le cardinal d’Amboise s’était fait construire non loin de Rouen: il nous en reste seulement le charmant portique qui décore la cour de l’école des Beaux-Arts, à Paris.
HENRI II - METZ, Le coup de Jarnac. Jarnac et La Chataignerie, qui avaient à vider une affaire d’honneur, obtinrent du nouveau roi Henri II la permission de se battre: le duel eu lieu à Saint-Germain devant une nombreuse assistance. Le roi et les courtisans, qui avaient insulté Jarnac, faisaient des vœux pour La Chataignerie, et, confiants dans sa force à l’escrime, ils ne doutaient pas de sa victoire; ils avaient même fait préparer un grand festin. Mais l’issue du combat trompa leurs prévisions; Jarnac, par une habile riposte, trancha le jarret de son adversaire, et lui fit grâce de la vie. Henri II, contraint de se conformer aux usages, embrassa le vainqueur; mais il enrageait de dépit, et fit disperser violemment la foule, qui poussait des cris de joie pour narguer la cour (1547).
FRANÇOIS 1er - PAVIE, François 1er à Pavie. L’armée française, bien retranchée près de Pavie, n’avait qu’à se tenir sur la défensive pour réduire Bourbon et Pescara à licencier leurs soldats mercenaires qu’ils ne pouvaient payer; les vieux généraux détournaient François 1er d’aventurer tout dans une bataille, mais il ne voulut rien entendre « à ces artifices » et il sortit de ses lignes à la grande joie de l’ennemi; entraîné par son ardeur, il s’élança avec sa cavalerie en avant de ses canons qu’il rendit inutiles, et se trouva bientôt entouré par les Allemands et par les Espagnols; ses compagnons furent tués ou pris les uns après les autres, François tomba au pouvoir de l’ennemi et le reste de l’armée se retira en désordre (févr. 1525).
CHARLES VII - CASTILLON, Funérailles d’Isabeau de Bavière. La reine Isabeau de Bavière, qui avait eu l’infamie de trahir son mari Charles VI, de dépouiller son propre fils Charles VII, et de livrer la France aux Anglais, était pour la nation un objet de mépris, et les Anglais eux-mêmes l’insultaient. Quand elle mourut, en 1435, aucun évêque ne voulut assister à ses funérailles: on ne fit aucune cérémonie; le chroniqueur Jean Chartier, frère du poète Alain Chartier, raconte que le corps fut transporté sur un petit bateau, et que quatre personnes seulement suivirent le convoi.
CHARLES VI & SES ONCLES, Assassinat d’Olivier de Clisson. Le connétable de Clisson, qui avait passé la soirée chez le roi, sortait de l’hôtel Saint-Pol, vers une heure du matin, sans armure et avec une escorte de huit valets dont deux portaient des torches, quand tout à coup, à l’entrée de la rue Culture-Sainte-Catherine, quarante brigands à cheval, embusqués dans l’ombre, fondirent sur lui et sur ses gens: « Qui êtes-vous », s’écria Clisson en tirant son poignard. « Je suis Pierre de Craon, ton ennemi, répondit le chef de la bande, et il faut que tu meures. » Clisson essaya de se défendre, mais il reçut une grave blessure à la tête, et tomba de cheval. Les assassins, pressés de fuir, n’osèrent pas mettre pied à terre pour s’assurer qu’il était mort. Un boulanger donna l’alarme, et Clisson aussitôt recueilli par le roi et soigné, se remit de ses blessures, au grand dépit de ses ennemis.
PHILIPPE VI, Les bourgeois de Calais. Édouard III, irrité de la longue résistance des habitants de Calais, les menaça de les passer tous au fil de l’épée, s’ils ne lui envoyaient pas six bourgeois nu-pieds, la hart au col, pour être suppliciés. Eustache de Saint-Pierre et cinq autres braves se dévouèrent et se rendirent au camp des Anglais: Édouard III les regarda avec colère, et ordonna qu’on fit venir le « coupe-tête ». Mais la reine d’Angleterre se jeta aux genoux du roi, et le supplia en pleurant d’épargner les six bourgeois. Le roi resta quelque temps sans répondre, puis « le cœur lui mollit », et il dit à la reine: « Tenez, je vous les donne; faites à votre plaisir.»
LOUIS LE DÉBONNAIRE ET SES FILS, Costume d’empereur. Charlemagne et ses successeurs, qui furent en même temps rois des Francs et empereurs d’Occident, adoptèrent plusieurs emblèmes romains, le globe, symbole de l’empire du monde, le sceptre et la couronne, insignes de la puissance souveraine. La couronne de Charlemagne était fermée par le haut et surmontée d’une croix.
CHARLES VIII, Bataille de Saint-Aubin-du-Cormier. A la mort de Louis XI les seigneurs s’agitèrent pour s’emparer du pouvoir; le duc d’Orléans, qui fut plus tard Louis XII, se mit à leur tête, et prit follement les armes avec le duc de Bretagne; l’armée royale atteignit les révoltés à Saint-Aubin-du-Cormier, non loin de Fougères, et les tailla en pièces: quatre mille hommes restèrent sur le champ de bataille, et le duc d’Orléans fut fait prisonnier (1488).
INVASION DES BARBARES, Mérovée L’histoire des rois francs avant Clovis est extrêmement obscure. Mérovée ne nous est pas plus connu que Clodion. Nous savons seulement qu’il lui succéda comme roi et que les Francs marchèrent avec Aétius contre Attila; on peut supposer que Mérovée les commandait à la bataille de Châlons. Nous savons aussi qu’il fut le père de Childéric, mais nous ne pouvons pas affirmer qu’il fût le fils de Clodion, ni que ce ne soit pas un autre Mérovée plus ancien qui ait donné son nom à la race mérovingienne.
LOUIS XI - PÉRONNE, Louis XI signe le traité de Péronne. Charles le Téméraire, partagé entre le désir de se venger et la crainte de commettre un crime honteux, était en proie à une telle agitation qu’il demeura trois jours sans dormir, ne se jetant sur son lit que pour se relever aussitôt, et pour marcher à grands pas dans sa chambre, en proie à une furieuse colère. Enfin il prit son parti et monta chez le roi pour lui dicter ses conditions: Louis XI, prévenu secrètement par les siens qu’il était en danger de mort, s’il discutait le traité, promit au duc de Bourgogne tout ce qu’il voulut: il renonça à tous ses droits sur les villes de la Somme et sur la Flandre, abandonna la Champagne, s’engagea sur un morceau de la vraie croix à exterminer les Liégeois, et dut même ajouter qu’il le ferait avec plaisir.
HENRI III - HENRI DE GUISE, Le duc d’Alençon. Le duc d’Alençon était le plus jeune fils de Henri II. Dévoré d’ambition, il profita de l’impopularité de Henri III pour tenter de le renverser, se mit à la tête des Politiques, s’allia aux protestants, et se fit donner de riches apanages par la paix de Monsieur. Il essaya ensuite d’être roi des Pays-Bas, puis d’épouser la reine d’Angleterre et mourut en 1584, trompé dans toutes ses espérances et dégoûté de la vie.
CHARLEMAGNE EMPEREUR, Louis le Débonnaire, roi d’Aquitaine. Charlemagne tout puissant avait donné à chacun de ses fils un royaume. Louis le Débonnaire, le troisième d’entre eux, devint roi d’Aquitaine à l’âge de trois ans (781); quand il eut été proclamé à Rome et sacré solennellement par le pape Adrien, on le ramena dans son berceau jusqu’à la frontière d’Aquitaine; là on le revêtit d’une armure « convenable à son âge et à sa taille »; on le couvrit d’un manteau royal, et l’on mit sur sa tête une couronne, puis le petit roi, placé sur un grand cheval, entra dans son royaume comme un triomphateur. Plus tard Louis le Débonnaire suivit Charlemagne dans plusieurs guerres, et la mort de ses deux frères Charles et Pépin fit le lui l’unique héritier de l’immense empire.
NAPOLÉON - ULM, La flottille de Boulogne attaque l’escadre anglaise. Bonaparte rêvait de débarquer en Angleterre, pour y attaquer son ennemie corps à corps et lui dicter la paix dans Londres. Aussitôt après la rupture du traité d’Amiens, il fit construire dans tous les ports, de Brest à Anvers, une multitude de chaloupes et de bateaux plats; les Anglais se moquèrent d’abord de ces coquilles de noix, mais quand Bonaparte, à la tête de 200 barques, eu fait reculer 14 de leurs vaisseaux près de Boulogne (1804), ils tremblèrent dans leur île, et formèrent une troisième coalition contre la France.
NAPOLÉON - CAMPAGNE DE RUSSIE, Désastre de la Bérézina. L’arrière-garde et les traînards se pressaient sur les ponts étroits, pour rejoindre le gros de l’armée, quand les Russes survinrent avec leur artillerie; l’un des deux ponts se rompit sous les boulets, et les malheureux qui y étaient engagés furent poussés les uns après les autres dans le gouffre par la foule qui les suivait; l’autre pont fut alors plus disputé que jamais; l’on vit des misérables, rendus furieux par la peur, se frayer un passage le sabre à la main, à travers leurs compagnons; d’autres se jetaient dans l’eau glacée et s’y noyaient; les Russes le lendemain comptèrent 24 000 cadavres (novembre).
HENRI III - HENRI DE GUISE, Journée des Barricades. Les Parisiens, qui étaient d’ardents ligueurs, furent transportés de joie quand ils virent Henri de Guise accourir au milieu d’eux malgré la défense du roi: partout où il passait la foule idolâtre criait: « Vive Guise! » et se pressait autour de lui pour baiser le bord de son manteau; les femmes lui jetaient des fleurs. Ce fut à la tête d’un cortège immense que le duc se présenta devant le Louvre et demanda à voir le roi. La première pensée de Henri III fut de le recevoir et de le faire tuer sous ses yeux; cependant comme il n’avait autour de lui qu’une poignée de courtisans et de gardes, il se résigna à subir la visite de son mortel ennemi et à le laisser partir; mais le lendemain il fit venir 4000 Suisses et gardes françaises: le peuple, convaincu que le roi préparait une Saint-Barthélemy de catholiques, se souleva aussitôt au cri de « vive la ligue! » toutes les rues se hérissèrent de barricades, et les soldats, cernés de toutes part, furent bientôt à la discrétion de la foule (12 mai 1588). Henri de Guise se donna le plaisir de les délivrer et de les renvoyer au Louvre. Le roi, réduit à l’impuissance, s’enfuit en jurant qu’il rentrerait à Paris par la brèche.
LA CONVENTION - TRAITÉ DE BALE, Exécution de Charette. La Vendée et avec elle la Bretagne, l’Anjou, le Poitou s’étaient soulevés après la mort de Louis XVI pour défendre la religion et la royauté : une affreuse guerre civile commença, et des milliers de Français furent tués par d’autres Français; Vendéens et Républicains déployèrent le plus grand courage. Le général républicain Kléber disait simplement à ses soldats en leur confiant un poste : « Mes amis, vous vous ferez tuer ici, » et la consigne s’exécutait. Le jeune Bara, fait prisonnier et sommé de crier « Vive le Roi », crie « Vive la République » de toutes ses forces, et tombe percé de coups (1793). La bravoure n’était pas moindre du côté des Vendéens : la Rochejacquelein disait à ses hommes : « Si je recule, tuez-moi, si j’avance, suivez-moi; si je meurs, vengez-moi »; les nombreux prisonniers qu’on fusilla souffrirent la mort sans murmure. Un des généraux Vendéens, Charette, après avoir essayé en vain de se faire tuer, fut pris par le général Travot, conduit à Nantes et fusillé (mars 1796); d’Elbée fut exécuté avec sa femme. Ce fut la gloire du général Hoche de triompher de cette formidable insurrection et de pacifier la France de l’Ouest.
NAPOLÉON - ULM, Le duc d’Enghien conduit à Vincennes. Le duc d’Enghien, dernier descendant des Condés, avait porté les armes contre la France avec les émigrés, et il ne semblait pas étranger aux conspirations dirigées contre le premier consul. Bonaparte, entraîné par la colère, envoya une troupe de dragons arrêter le duc dans le duché de Bade, au château d’Ettenheim, puis il le fit juger par une commission militaire, et fusiller la même nuit dans les fossés du château de Vincennes (Mars 1804). L’exécution du duc d’Enghien est un des actes qu’on a le plus reprochés à Napoléon.
HENRI IV - ÉDIT DE NANTES, Henri IV et Mayenne. La bonne humeur de Henri IV est restée proverbiale; son entrevue avec Mayenne chez Gabrielle d’Estrées, à Monceaux en Brie, est une des plus jolies anecdotes qu’on raconte de lui. Mayenne, forcé de s’avouer vaincu, vint se jeter aux pieds de Henri IV, en se demandant avec angoisse quel sort l’attendait. Henri, après l’avoir relevé, le prit par la main et l’entraîna à grands pas dans les allées du parc; Mayenne, qui était très gros et qui souffrait de la goutte, fut bientôt forcé de s’arrêter pour reprendre haleine: « Par Dieu, lui dit en riant Henri IV, voilà toute ma vengeance; touchez-là, mon cousin, » et il l’embrassa. A partir de ce jour-là, Henri n’eut pas de serviteur plus dévoué que Mayenne, l’ancien chef des ligueurs.
LOUIS VIII, Les Croisés devant Béziers. Une hérésie, qui avait pris naissance dans la ville d’Albi, s’était développée peu à peu dans tout le midi de la France, et le légat du pape, chargé de faire une enquête, avait été assassiné (1208). Le pape exhorta la chrétienté à une croisade contre les Albigeois, et toute la chevalerie du nord répondit à son appel: une formidable armée se rassembla à Lyon, et s’abattit sur Béziers: la ville fut prise d’assaut, pillée et brûlée; toute la population fut massacrée: « Tuez-les tous, s’écriait un fanatique, Dieu reconnaîtra les siens. » 7000 personnes furent brûlées dans une église, et le nombre des morts s’éleva à plus de 40 000 (1209). Cette effroyable guerre, commencée sous Philippe Auguste, qui refusa d’y paraître, continua sous Louis VIII, qui lui-même y prit une grande part, et ne fut terminée qu’après lui par la reine Blanche de Castille.
LA RENAISSANCE, Montaigne. Montaigne, né en 1533 dans le Périgord, mort en 1592, se trouva mêlé aux évènements politiques de son temps comme maire de Bordeaux, puis comme député aux états de Blois: humain et tolérant, il ne s’engagea jamais à fond dans la mêlée, et se réfugia souvent dans l’étude. Son unique ouvrage, intitulé les Essais, est une suite de pensées sans ordre, mais toujours profondes ou ingénieuses, écrites dans un style vigoureux qui les grave dans la mémoire. Le résumé de son livre est « Que sais-je ? »
LOUIS XI - LIGUE DU BIEN PUBLIC, Louis XI poursuivi par un corsaire anglais. Louis XI qui voulait tout savoir, tout voir et tout faire par lui-même, commença son règne par visiter les provinces de son royaume; l’aventure qui lui arriva près de Bordeaux montre quels étaient alors les dangers d’un voyage; en descendant la Gironde sur une barque, peu s’en fallut qu’il ne fût enlevé par un corsaire anglais, qui s’était audacieusement avancé dans le fleuve; le roi de France n’échappa qu’en faisant force de rames, et en se cachant plusieurs heures dans des touffes de roseaux.
LOUIS XVI, Combat de la Surveillante et du Québec. Le duel de ces deux frégates est resté fameux : le commandant de la Surveillante, le breton du Couëdic de Kergoualer, y montra une énergie surhumaine; couvert de blessures, il garda le commandement, démâta la frégate ennemie, l’aborda, l’incendia, puis recueillit les Anglais et les traita comme des naufragés. La Surveillante rentra triomphalement à Brest, saluée par les acclamations d’une foule enthousiaste (8 octobre 1779). Du Couëdic mourut de ses blessures, mais son nom est un des plus glorieux de l’histoire.
LOUIS XVI, Louis XVI. Louis XVI ne ressemblait en rien à son grand-père Louis XV : il était vertueux et bon, et il voulait le bien de ses sujets, mais trop timide pour imposer sa volonté à son entourage, trop indécis pour accomplir les réformes dont il reconnaissait la nécessité, il lui fut impossible de diriger lui-même la Révolution.
JEAN - ÉTIENNE MARCEL, Marcel et le Dauphin. Étienne Marcel, résolu à profiter des événements pour abaisser le pouvoir royal, se mit à la tête de 3000 insurgés, et envahit le Palais, où habitait le dauphin Charles; il pénétra dans sa chambre, et le somma avec colère de s’accorder avec les États généraux pour mettre fin aux malheurs publics. Le Dauphin ayant répondu avec hauteur qu’il n’avait pas d’avis à recevoir: « Faites ce pourquoi vous êtes venus », dit Marcel à ses hommes. Aussitôt les insurgés se ruèrent sur l’entourage du Dauphin, et massacrèrent les deux maréchaux de Champagne et de Normandie. Le Dauphin eut la vie sauve, mais il eut sa robe tout ensanglantée, et fut contraint de mettre sur sa tête le chapeau rouge de bleu d’Étienne Marcel. (Février 1358.)
LOUIS XIV - MAZARIN, Victoire de Rocroi. Les Espagnols, enhardis par la mort de Richelieu, avaient repris l’offensive et s’étaient portés sur Rocroi, mais ils y trouvèrent Condé. Leurs chefs étaient les plus expérimentés des capitaines, mais Condé déjoua tous leurs calculs par un mouvement tournant d’une audace prodigieuse. Après avoir rompu la gauche des ennemis, il la traversa avec sa cavalerie, et passant derrière leur centre, il assaillit tout à coup par derrière leur droite victorieuse : leur victoire fut changée en désastre, et la moitié des leurs restèrent couchés sur le champ de bataille. Ce fut Condé qui arrêta le carnage, et, comme dit Bossuet, « joignit au plaisir de vaincre celui de pardonner. » (Mai 1643).
NAPOLÉON - WATERLOO, Cambronne à Waterloo. Napoléon, après avoir battu les Prussiens à Ligny, confia à Grouchy le soin de les surveiller, et se tourna contre les Anglais avec 72 000 hommes. L’armée anglaise, commandée par Wellington, était rangée sur le plateau du mont Saint-Jean, en avant d’une forêt; elle était aussi nombreuse que l’armée française et avait l’avantage de la position. Le maréchal Ney, prodigieux d’héroïsme, aborda le plateau et finit par s’y établir; à quatre heures du soir, l’armée anglaise, acculée à la forêt, se préparait à la retraite, et la route de Bruxelles s’encombrait déjà des fuyards. Mais, au lieu de Grouchy qu’on attendait par achever la victoire, Bulow arriva sur notre droite avec 30 000 Prussiens; une partie des réserves sur lesquelles comptait le maréchal Ney furent employées à combattre ces nouveaux ennemis : elles donnèrent avec tant de vigueur que les Prussiens, après nous avoir menacés de tourner notre droite, furent repoussés à leur tour. A sept heures du soir, la victoire semblait assurée : la vieille garde allait gravir le plateau; Wellington était au désespoir. Tout à coup une vive fusillade éclate sur la droite : « C’est Grouchy », s’écrie Napoléon. C’était Blücher, Blücher qui avait échappé à Grouchy, et qui amenait à l’armée ennemie 30 000 hommes de troupes fraîches. La confiance passa d’un camp à l’autre : les Anglais reprirent l’offensive, et les Prussiens, portant tous leurs efforts sur le même point, réussirent à percer nos lignes : une division française, accablée sous le nombre, cria à la trahison et lâcha pied. Aussitôt la cavalerie prussienne inonda le champ de bataille, et la partie de la garde qui marchait contre les Anglais, dut faire face en arrière pour se défendre. La nuit changea la défaite en désastre : seule la garde impériale, commandée par Cambronne, se forma en carrés, refusa de se rendre et mourut; le reste de l’armée n’était plus qu’une cohue qui tourbillonnait à la merci des sabres prussiens (18 Juin 1815).
LA RENAISSANCE, André Vésale. André Vésale, né à Bruxelles en 1514, est le créateur de l’anatomie moderne: bravant les préjugés, il étudia la structure intérieur du corps humain, et la dissection fit faire à la médecine des progrès immenses.
LOUIS XII - GASTON DE FOIX, Mort de Gaston de Foix à Ravenne. Gaston de Foix, jeune général de vingt-trois ans, rendit un moment la victoire à la France. Il avait autant de prudence que les vieux généraux, et il étonnait les plus braves par son courage. Après avoir chassé les Suisse du Milanais, enlevé Bologne aux Espagnols et Brescia aux Vénitiens, il attaque à Ravenne les Espagnols et l’armée du Pape. Grâce à une terrible canonnade et à des charges furieuses, la bataille était gagnée et l’ennemi fuyait, quand Gaston, apercevant deux compagnies espagnoles qui se retiraient fièrement au petit pas, s’élança sur elles au galop avec quelques hommes; bientôt entouré et désarçonné, il refusa de se rendre, et, nouveau Roland, il se défendit longtemps à coups d’épée, mais à la quinzième blessure, il tomba (avril 1512). Gaston de Foix ne fut pas remplacé, et la fortune de la France succomba avec lui.
LOUIS XIII - RICHELIEU, Le Jardin des Plantes. Le Jardin des Plantes, destiné à l’instruction des étudiants en médecine, fut fondé sous la direction de Richelieu par un des médecins de Louis XIII, Guy de la Brosse, qui donna généreusement le terrain nécessaire (1626); on y réunit un grand nombre de plantes rares et l’on y institua des cours publics (1640).
HENRI IV - ÉDIT DE NANTES, Entrée de Henri IV à Paris. Après la conversion de Henri IV les ligueurs furent plus divisés que jamais : les uns demandaient la paix à grands cris, les autres juraient de se défendre jusqu’à la mort. A Paris, l’agitation était extrême et les deux partis allaient en venir aux mains, quand tout à coup, le 22 mars, on vit Henri IV dans Paris; le gouverneur Brissac, acheté par le roi, lui avait ouvert pendant la nuit la porte Saint-Denis et la porte Neuve; les Seize, et les Espagnols n’avaient pas eu le temps de se reconnaître, et le roi était devenu maître de la ville comme par enchantement. Il se rendit aussitôt à Notre-Dame, où le clergé l’attendait pour chanter le Te Deum. Les cloches sonnaient à toute volée; une foule immense criait : « Vive le roi! » et tous les cœurs battaient d’émotion, parce que cette heure solennelle marquait la fin de la guerre civile.
LA RÉVOLUTION - LE 14 JUILLET, Ouverture des États généraux. Les États généraux, composés de plus de 1100 députés, 291 pour le clergé, 270 pour la noblesse, 578 pour le tiers état, se réunirent en grande pompe à Versailles, le 5 mai 1789. Tout le monde comprenait que de grandes choses étaient proches : ainsi l’ambassadeur de Suède en France, le baron de Staël, écrit à son roi, le 10 mai, que l’ouverture des États généraux est un des grands événements de l’histoire de France : « Rien de plus imposant, ajoute-t-il, que l’appareil majestueux d’une puissante nation assemblée par son roi pour travailler avec lui à la régénération de leur patrie commune. »
FRANÇOIS 1er - CÉRISOLES, Dévastation de la Provence. Quand Charles-Quint entra en Provence à la tête de 50 000 hommes, François 1er, qui n’était pas prêt à le repousser par la force, résolut de l’arrêter en faisant du pays un désert. Le maréchal de Montmorency, chargé de cette œuvre de dévastation, s’en acquitta avec une rigueur impitoyable: les maisons furent brûlées, les récoltes détruites, les puits corrompus, les arbres rasés; les habitants durent quitter leurs villages et se réfugier dans les bois: ceux qui voulaient défendre leurs biens étaient mis à mort. L’ennemi, pour ne pas mourir de faim et de soif, fut réduit à battre en retraite, et perdit la moitié de son armée, mais la Provence était ruinée pour longtemps, et ses habitants souffrirent d’effroyables misères (1556).
MÉROVINGIENS - CLOVIS, Baptême de Clovis Clovis fut instruit dans la religion catholique par saint Rémi, archevêque de Reims. Le récit de la passion de Jésus-Christ l’émut profondément, et il s’écria avec indignation: « Que n’étais-je là avec mes Francs! » Quand saint Rémi le jugea digne d’être chrétien, il le baptisa dans une cérémonie solennelle, qui eut lieu à Reims la veille de Noël 496. Trois mille soldats francs et une foule de femmes et d’enfants voulurent recevoir le baptême en même temps que Clovis.
LOUIS VIII, Raymond VII à Notre-Dame. La soumission du comte de Toulouse Raymond VII mit fin à la guerre des Albigeois. Le 12 avril 1229, il se rendit à Notre-Dame de Paris, en chemise et nu-pieds, comme un criminel qui marche au supplice, et jura solennellement d’être à l’avenir fidèle à la Sainte Église, de punir les hérétiques, sans épargner ses parents ni ses amis, de céder au roi une partie de ses domaines, et de raser les murs de Toulouse: « C’était pitié, dit un chroniqueur, de voir un tel homme subir une humiliation aussi profonde. »
LA RÉFORME, Charles-Quint fuyant d’Inspruck. En face de l’énorme puissance de Charles-Quint, les protestants allemands n’eussent rien pu sans l’aide de la France, mais de leur côté ils rendirent à François 1er et à Henri II de grands services, en attirant plusieurs fois sur eux toute l’attention de l’empereur. En 1552 par exemple, le chef des protestants, Maurice de Saxe, réunit 25 000 hommes, partit d’Ulm à marches forcées, et faillit surprendre Charles-Quint dans Inspruck. Le vieil empereur, tourmenté par la goutte, fut réduit, la rage au cœur, à fuir dans une litière, la nuit, à la lueur des torches, sous des torrents de pluie, à travers des sentiers impraticables.
CAROLINGIENS - CHARLEMAGNE, Charlemagne et ses comtes. L’Empire de Charlemagne comprenait la Gaule, le Nord de l’Espagne, la plus grande partie de l’Italie et de l’Allemagne. Aussi l’Empereur était-il souvent environné de seigneurs de tous pays, qui lui composaient une brillante escorte. Sa puissance frappa vivement l’esprit des hommes de son temps; sa personne devint pour leur imagination plus grande que nature et son histoire se transforma en légende.
NAPOLÉON - WAGRAM, Prise de Vienne. Vienne, après un bombardement de quelques heures, dirigé uniquement contre les fortifications, ouvrit ses portes à Napoléon : il y avait à peine un mois que la guerre était commencée (Mai 1809).
LOUIS XIV - PREMIÈRES GUERRES, Mort du duc de Beaufort. Louis XIV s’était fait le chef armé du catholicisme : ses flottes tirèrent vengeance des pirates de Tunis et d’Alger, mais l’expédition de Candie fut malheureuse. Les 6000 hommes qui y furent envoyés pour secourir les Vénitiens contre les Turcs furent écrasés sous le nombre dans une furieuse sortie, et le duc de Beaufort, descendu bravement de son vaisseau pour prendre sa part du combat, fut tué dans la mêlée (juin 1669). Les débris des troupes françaises se rembarquèrent, et l’île de Candie tomba au pouvoir des Turcs.
LES QUATRE PREMIERS CAPÉTIENS, Guillaume à la bataille d’Hastings. Harold ayant manqué à son serment, Guillaume le fit excommunier solennellement, et envahit l’Angleterre au nom du Pape, qui lui avait envoyé une bannière bénite et un cheveu de Saint-Pierre; un grand nombre de prêtres et de religieux suivaient son armée, et chantaient des litanies. Le jour de la bataille d’Hastings, il attacha à son armure les plus vénérées des reliques sur lesquelles Harold avait juré, et les Normands, exaltés par ce spectacle, s’élancèrent en avant aux cris de « Notre-Dame ! Dieu aide ! Dieu aide ! » Les Anglo-Saxons furent exterminés, et l’infortuné Harold fut au nombre des morts (octobre 1066).
FRANÇOIS 1er - PAVIE, François 1er échangé contre ses deux fils. François 1er, qui voulait avant tout recouvrer sa liberté, signa le traité de Madrid, par lequel il abandonnait à Charles-Quint la Bourgogne et les droits de la France sur l’Italie, lui livrait ses deux fils comme otages, et recevait en grâce le duc de Bourbon. Ces conditions étaient honteuses, mais François 1er était fermement résolu à ne pas les exécuter. Quand il eut été échangé contre ses fils, il qu’il se trouva sur la rive droite de la Bidassoa: « Je suis encore roi », s’écria-t-il avec joie; puis il s’élança sur son cheval et courut au galop à Bayonne rejoindre la cour. Peu de temps après il déclara hautement que le traité était nul: accusé de mauvaise foi par Charles-Quint, il lui répondit en l’appelant menteur et lui proposa de vider le différend en champ clos, singulier mélange d’ardeur chevaleresque et de politique sans scrupule (1526).
LE DIRECTOIRE - NOUVELLES GUERRES, Proclamation de la République romaine. Les Français étaient attendus par plus d’un peuple comme des libérateurs : à Rome, dès qu’ils parurent, le gouvernement pontifical fut renversé, les démocrates se réunirent dans l’ancien Forum et y proclamèrent le rétablissement de la République romaine (février 1798).
LOUIS XIV - PREMIÈRES GUERRES, Le comte de Grammont à Dôle. La guerre contre l’Espagne fut si facile qu’on a pu la comparer à une promenade militaire. A Dôle, en Franche-Comté, un courtisan, le comte de Grammont, gagea de prendre la ville à lui tout seul : il se présente devant la forteresse, amuse la garnison par ses plaisanteries, se fait ouvrir la porte, embrasse les bourgeois qu’il rencontre et leur tient de si beaux discours sur la puissance du roi de France, sur les horreurs de la guerre et sur le désagrément d’être passé au fil de l’épée, que la ville se décide à capituler.
HENRI II - CALAIS, Mort de Henri II. Henri II, qui mariait sa sœur au duc de Savoie et sa fille au roi d’Espagne, donna les fêtes les plus brillantes, bals, mascarades, festins, joutes et tournois où figurèrent les plus grands seigneurs. Le dernier jour Henri descendit lui-même dans la lice qu’il avait fait établir au bout de la rue Saint-Antoine, en face de l’hôtel royal des Tournelles, et il s’y fit admirer par sa vigueur et par son adresse, mais, au moment de se retirer, il voulut jouter avec son capitaine des gardes, le comte de Montgommery: les deux cavaliers se heurtèrent si violemment que les deux lances se rompirent, et que les éclats de celle de Montgommery s’enfoncèrent sous la visière du roi, crevèrent l’œil, et pénétrèrent jusqu’à la cervelle. Henri expira après onze jours de souffrances; il n’était âgé que de quarante et un ans (juillet 1559).
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