LES ORIGINES (de 58 av. J.-C. à 887)
Période romaine
Mérovingiens
Carolingiens
LA FÉODALITÉ (de 887 à 1483)
Toute puissance de la Féodalité
La royauté féodale
Déclin de la Féodalité
Guerre de Cent ans
Ruine de la Féodalité
LA MONARCHIE (de 1483 à 1789)
Guerres d'Italie
Guerres contre la maison d'Autriche
Guerres de religion
Apogée de la France monarchique
Déclin de la monarchie
LA REVOLUTION
Ruine de l'Ancien régime
La République
L'Empire
Louis le Débonnaire, roi d’Aquitaine. Charlemagne tout puissant avait donné à chacun de ses fils un royaume. Louis le Débonnaire, le troisième d’entre eux, devint roi d’Aquitaine à l’âge de trois ans (781); quand il eut été proclamé à Rome et sacré solennellement par le pape Adrien, on le ramena dans son berceau jusqu’à la frontière d’Aquitaine; là on le revêtit d’une armure « convenable à son âge et à sa taille »; on le couvrit d’un manteau royal, et l’on mit sur sa tête une couronne, puis le petit roi, placé sur un grand cheval, entra dans son royaume comme un triomphateur. Plus tard Louis le Débonnaire suivit Charlemagne dans plusieurs guerres, et la mort de ses deux frères Charles et Pépin fit le lui l’unique héritier de l’immense empire. Charlemagne visitant une école. Charles, qui tenait à savoir la vérité, entrait quelquefois dans les écoles, de même qu’il inspectait lui-même à la veille d’une bataille l’état des armes et jusqu’aux sangles des chevaux. Un jour que les enfants pauvres d’une école avaient beaucoup mieux travaillé que les enfants riches, il fit passer les premiers à sa droite, leur adressa des éloges et leur promit de leur donner plus tard de grands emplois; puis se tournant vers les autres avec colère: « Quant à vous, s’écria-t-il d’une voix de tonnerre, vous avez perdu votre temps, sans égard pour mes commandements et pour votre honneur; vous comptez sur votre naissance, mais je fais peu de cas de votre noblesse, et vous n’obtiendrez jamais rien de moi si vous ne changez pas de conduite. » Couronnement de Charlemagne. Pendant que Charlemagne était à Rome, le Pape Léon III résolut de le récompenser des services qu’il avait rendus à la chrétienté. Quelques jours avant la fin du huitième siècle, le jour de Noël 800, pendant la messe, au moment où Charlemagne s’inclinait devant le grand autel pour prier, le Pape s’avança vers lui et lui posa sur la tête la couronne impériale, puis il se prosterna devant lui pour l’adorer, suivant la coutume établie du temps des derniers Empereurs romains, pendant que le peuple criait par trois fois avec enthousiasme: « Au grand Empereur Charles, couronné par Dieu, vie et victoire. » Charlemagne fut aussitôt sacré, c’est à dire que le Pape l’oignit de l’huile sainte, et le bénit pour attirer sur sa tête les faveurs divines. Pépin, fils aîné de Charlemagne, fut sacré à son tour comme roi d’Italie. C’était un grand spectacle que cette alliance de l’Empereur, maître de l’Occident, et du Pape, chef de la chrétienté. Le titre d’Empereur, qui rappelait la puissance de l’ancienne Rome, était encore tellement respecté, que le couronnement de Charlemagne produisit un effet immense; on s’imagina voir le passé renaître, et les peuples furent fiers de faire partie du grand empire. ORIGINES DE LA PAPAUTÉ Pendant trois siècles l’Église fut persécutée par les païens, et sur les trente-deux papes, vingt-huit furent mis à mort ou torturés. Au commencement du quatrième siècle le christianisme triompha avec Constantin, mais les souverains pontifes ne furent longtemps que les évêques de Rome, ils étaient les sujets des empereurs romains. Quand l’empire d’Occident fut détruit, ils tombèrent dans la dépendance des rois ostrogoths, puis des rois lombards, en même temps que les empereurs d’Orient conservaient leurs prétentions sur l’Italie. Ce fut Pépin le Bref qui rendit le Saint-Siège indépendant en lui donnant le pouvoir temporel. La papauté grandit encore avec Charlemagne, et les successeurs de Léon III réclamèrent comme un droit de couronner les empereurs d’Occident. |
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Charlemagne, maître de l’Occident et couronné Empereur par le pape Léon III, organise ses immenses Etats, et les administre sagement, à l’aide des évêques et des grands, auxquels il sait imposer son autorité. Il respecte les coutumes germaniques, mais il imite le gouvernement des Romains: il s’entoure de grands officiers tels que le chancelier, le sénéchal, le connétable; les comtes, préposés à l’administration des comtés, deviennent des agents de l’autorité royale; des inspecteurs royaux appelés légats parcourent les provinces pour faire régner partout la paix et la justice. Les Capitulaires, ensemble des lois et des règlements les plus divers, mettent de l’ordre dans les rapports si compliqués des hommes entre eux, dans la justice, dans les impôts, etc. Enfin Charlemagne diminue l’ignorance: il fonde des écoles et protége les savants, tels que l’érudit Alcuin et l’historien Eginhard. |
Louis le Débonnaire, roi d’Aquitaine. Charlemagne visitant une école. Couronnement de Charlemagne. |
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