LES ORIGINES (de 58 av. J.-C. à 887)
Période romaine
Mérovingiens
Carolingiens
LA FÉODALITÉ (de 887 à 1483)
Toute puissance de la Féodalité
La royauté féodale
Déclin de la Féodalité
Guerre de Cent ans
Ruine de la Féodalité
LA MONARCHIE (de 1483 à 1789)
Guerres d'Italie
Guerres contre la maison d'Autriche
Guerres de religion
Apogée de la France monarchique
Déclin de la monarchie
LA REVOLUTION
Ruine de l'Ancien régime
La République
L'Empire
Louis II le Bègue. Louis II succéda à son père Charles le Chauve, et fut sacré à Compiègne par l’archevêque de Reims Hinemar, qui possédait une grande influence. Le nouveau roi essaya de se concilier les grands par des largesses, mais il ne réussit qu’à s’humilier; son bégaiement le rendait ridicule. Combat d’Eudes et d’un chef normand. Eudes se montra digne de son père Robert le Fort, il fit aux Normands une terrible guerre; on ne parla plus que de ses victoires, grandies encore par l’imagination populaire. Ainsi le poète Abbon raconte qu’à Montfaucon en Argonne, Eudes, avec mille guerriers seulement, vainquit dix-neuf mille Normands, en passa la moitié au fil de l’épée, et tua leur chef en combat singulier. Cette légende même montre quels services rendaient des hommes comme Eudes, et combien le peuple leur en était reconnaissant. Siège de Paris par les Normands. Les Normands, après avoir pris Rouen, remontèrent la Seine avec leurs sept cent barques et parurent devant Paris le 25 novembre 885: ils s’attendaient à entrer dans la ville sans coup férir, mais le comte de Paris Eudes, fils de Robert le Fort, et le vaillant évêque Gozlin avaient réparé les murailles, barré la Seine et réuni autour d’eux les gens de cœur; tous les assauts échouèrent: les Parisiens, qui faisaient bonne garde sur les remparts, lançaient des pierres énormes sur les groupes de Normands, et inondaient ceux qui s’approchaient d’huile bouillante et de plomb fondu. Enfin l’évêque et le comte avec quelques braves faisaient des sorties qui jetaient le désordre parmi les assaillants; Eudes, s’élançant au galop de son cheval, se frayait partout un chemin; l’évêque reçut un coup de javelot et succomba à la fatigue. Charles le Gros devant Paris. Paris, assiégé depuis onze mois, se défendait avec vigueur, mais souffrait cruellement de la famine; aussi la joie fut-elle grande quand on aperçut sur la butte Montmartre les casques étincelants de l’armée impériale: c’était Charles le Gros qui se décidait enfin à secourir les Parisiens (octobre 886). Les Normands, qui avaient établi leur camp à Saint-Germain l’Auxerrois, se replièrent sur la rive gauche à Saint-Germain des Prés: ils semblaient perdus, et les Parisiens se préparaient à fondre sur eux, quand on appris avec stupeur que Charles le Gros venait de faire honteusement la paix, et de payer 800 livres aux Normands pour acheter leur départ. A partir de ce jour Charles excita le mépris, et Paris l’admiration de tous. Le contraste était grand entre l’héroïsme de cette ville et la lâcheté de cet empereur. ORIGINES DE LA FÉODALITÉ Les seigneurs féodaux, qui abuseront plus tard de leur pouvoir, commencent par être les protecteurs du peuple contre les brigands et contre les envahisseurs; tout le pays se hérisse de forteresses, pour être en état de se défendre: chaque seigneur choisit dans son fief une colline inaccessible sur le bord d’un étang ou d’un ravin; il y construit des murailles massives, il y élève des tours énormes, il y creuse des souterrains immenses; les paysans trouveront là un abri pour eux et pour leurs troupeaux. Dès qu’on signale un danger, les pauvres se réfugient au château et s’y entassent; le péril passé, chacun retourne à sa chaumière. Le château, c’est le salut, et le châtelain le sauveur. |
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Louis II le Bègue, puis Louis III et Carloman, fils et petits-fils de Charles le Chauve (877-884) tiennent tête aux Normands, mais ne peuvent mettre fin à l’anarchie. A la mort de Carloman (884), Charles le Gros, fils de Louis le Germanique, réunit quelques temps entre ses mains la Germanie, l’Italie et la France; l’Empire est reconstitué et il semble assez fort pour repousser les Normands, mais Charles le Gros, au lieu de les écraser sous les murs de Paris, ne sait qu’acheter honteusement leur retraite, et les grands profitent de sa lâcheté pour le déposer à la diète de Tribur (887). L’Empire est définitivement morcelé: la Germanie, l’Italie, la France, la Bourgogne, la Lorraine, la Navarre se donnent chacune un roi; le roi de France est le fils de Robert le Fort. Eudes, duc de France. Chacun de ces royaumes est lui-même morcelé: en France le duc d’Aquitaine, le duc de Bourgogne, le comte de Vermandois, le comte d’Anjou, le comte de Toulouse, etc… sont aussi puissants que le roi, qui n’est guère que duc de France. |
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