Les quatre premiers Capétiens, qui connaissent la puissance des grands, n’entreprennent pas de les réduire à l’obéissance, et se contentent d’être leurs suzerains, c’est-à-dire que les grands sont des vassaux du roi, et non des sujets.
Hugues Capet (987-996) n’est puissant que comme duc de France; comme roi il n’a guère qu’un titre et des droits.
Robert le Pieux (996-1031) ne diffère guère d’un seigneur dans ses rapports avec l’Empereur et avec le Pape.
Henri 1er (1031-1060) ne peut défendre ses droits en Lorraine contre les empiètements de l’Allemagne.
Philippe 1er (1060-1108) ne montre d’énergie que contre le Pape, mais son règne est marqué par les plus grands évènements: à l’intérieur l’établissement des premières communes, associations des habitants des villes contre les caprices des seigneurs féodaux; à l’extérieur la conquête de l’Angleterre par les Normands (1066), et la première croisade (voir N°17).
Conquête de l’Angleterre par les Normands
A la mort d’Edouard le Confesseur (1066), les Anglo-Saxons se donnent pour roi Harold; mais Guillaume, duc de Normandie, réclame la couronne, et, soutenu par l’Eglise, il envahit l’Angleterre avec 60 000 hommes, bat et tue Harold à Hastings, et entre à Londres (1066).
Devenu roi d’Angleterre, Guillaume, surnommé le Conquérant, enrichit ses chevaliers normands des dépouilles des Anglo-Saxons, et établit en Angleterre le régime féodal.