LES ORIGINES (de 58 av. J.-C. à 887)
Période romaine
Mérovingiens
Carolingiens
LA FÉODALITÉ (de 887 à 1483)
Toute puissance de la Féodalité
La royauté féodale
Déclin de la Féodalité
Guerre de Cent ans
Ruine de la Féodalité
LA MONARCHIE (de 1483 à 1789)
Guerres d'Italie
Guerres contre la maison d'Autriche
Guerres de religion
Apogée de la France monarchique
Déclin de la monarchie
LA REVOLUTION
Ruine de l'Ancien régime
La République
L'Empire
Une foire au treizième siècle. La France s’était beaucoup enrichie pendant le treizième siècle: favorisés par le bon gouvernement de saint Louis, l’industrie et le commerce s’étaient rapidement développés. Les routes étaient devenues plus sûres, les péages moins onéreux, les communications plus faciles. Troyes, Provins, Saint-Denis, Beaucaire, avaient des foires célèbres dans le monde entier. Marseille, la Rochelle, Harfleur étaient des ports très florissants. Cette prospérité s’arrêta malheureusement sous Philippe le Bel, parce qu’il augmenta les impôts et surtout parce qu’il proscrivit les Juifs et les Lombards, qui étaient les banquiers du moyen âge. Bataille de Courtrai. La défaite de Courtrai ou des Éperons d’or eut pour cause la présomption de la noblesse: jaloux de la bravoure des milices communales qui combattaient devant eux, les chevaliers traversèrent leurs lignes et s’élancèrent au grand galop, mais ils n’avaient pas vu un profond canal, taillé à pic, qui coupait en deux le champ de bataille: emportés par leur élan, ils allèrent y culbuter les uns sur les autres: en un instant le canal fut comblé; le désordre se mit dans le reste de l’armée; les uns s’enfuirent, les autres combattirent avec héroïsme, mais furent massacrés par les Flamands (Juillet 1302). Fêtes données à Paris. Les trois fils de Philippe le Bel, Louis, Philippe et Charles furent armés chevaliers le même jour. Le roi d’Angleterre Édouard, qui avait épousé Isabelle, fille de Philippe le Bel, fut invité à la cérémonie, et les fêtes durèrent une semaine; les bourgeois de Paris organisèrent des cavalcades, des pantomimes et toutes sortes de divertissements: « La reine d’Angleterre était parée en une tourelle avec plusieurs dames et damoiselles, et cette fête leur plut fort, et tourna à grand honneur au roi de France et aux gens de Paris. » Château du Temple, à Paris. Les Templiers, à la fois moines et templiers, avaient été institués pour combattre les Infidèles en Terre-Sainte. Mais quand le temps des croisades fut passé, ils restèrent organisés dans les différents pays de l’Europe comme ils l’avaient été en Palestine; enrichis par des donations, braves, disciplinés, aveuglément soumis à leur Grand-maître, ils pouvaient devenir dangereux pour la royauté. En France, leur monastère principal était le Temple, château fort aujourd’hui détruit, mais qui a laissé son nom au quartier. LES PAPES AU MOYEN AGE Depuis le onzième siècle, où Grégoire VII avait forcé l’empereur d’Allemagne, Henri IV, à lui demander pardon nu-pieds en robe de pénitent, le Pape s’était attribué le droit de juger les rois et les empereurs, de leur dicter ses volontés et de châtier leur désobéissance, comme s’ils eussent été ses vassaux. Au treizième siècle Innocent III avait excommunié le roi de France Philippe Auguste, l’empereur d’Allemagne Otton de Brunswick et le roi d’Angleterre Jean sans Terre; Innocent IV avait formé contre l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen et contre ses partisans les Gibelins, une ligue formidable, et son œuvre s’était achevée sous son successeur Urbain IV par la défaite des Gibelins et la ruine des Hohenstaufen. Boniface VIII s’attaque à Philippe le Bel, mais la royauté française était assez forte pour défendre son indépendance. Philippe le Bel déclara qu’il ne reconnaissait d’autre souverain que Dieu, et Boniface humilié fut le dernier grand pape du moyen âge. Ses sept successeurs établis à Avignon ne furent, pour ainsi dire, que les serviteurs des rois de France (1305-1378). L’Église fut ensuite déchirée pendant soixante-dix ans par un schisme, c’est-à-dire qu’il y eut à la fois deux papes rivaux, l’un à Rome, l’autre à Avignon. |
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Philippe IV le Bel (1285-1314) augmente le pouvoir royal au détriment de la papauté et de la féodalité. Il fait une petite guerre à l’Angleterre et lui enlève une partie de l’Aquitaine. Il fait une grande guerre aux Flamands: battu à Courtrai (1302), il prend sa revanche à Mons-en-Puelle (1304), et garde une partie de la Flandre. La Champagne, l’Angoumois, le Lyonnais sont réunis au domaine royal. Philippe le Bel, qui veut être le maître dans son royaume, met l’Église de France sous sa dépendance et exige d’elle des impôts; de son côté le pape Boniface VIII, qui veut dominer les rois, adresse des menaces à Philippe le Bel: la querelle s’envenime; Philippe, qui a besoin d’un appui moral contre le pape, fait approuver sa conduite par les États généraux, c’est-à-dire par des barons, des prélats et des députés des villes (1302), et se venge de l’excommunication par des violences. Le successeur de Boniface VIII continue sa lutte, mais à sa mort Philippe réussit à faire élire un de ses partisans, Clément V, qui se prête à l’abaissement de la papauté: le siège de l’Église est transporté à Avignon (1305), et Philippe profite de sa victoire pour proscrire les Templiers, dont il redoute la puissance. |
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