LES ORIGINES (de 58 av. J.-C. à 887)
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Mérovingiens
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LA FÉODALITÉ (de 887 à 1483)
Toute puissance de la Féodalité
La royauté féodale
Déclin de la Féodalité
Guerre de Cent ans
Ruine de la Féodalité
LA MONARCHIE (de 1483 à 1789)
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Déclin de la monarchie
LA REVOLUTION
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La République
L'Empire
Assassinat de Coligny. Coligny fut une des premières victimes de la Saint-Barthélemy: l’allemand Besme entra dans sa chambre avec une bande d’égorgeurs: « Est-ce bien toi l’amiral ? » - « C’est moi, répondit Coligny sans se troubler, fais ce que tu voudras; il y a longtemps que je suis prêt à mourir. » Besme lui plongea son épée dans la poitrine en blasphémant. « Besme, criait le duc de Guise, qui était resté dans la rue, Besme, est-ce fini ? » - « C’est fait. » répondit l’assassin. « Jette-le par la fenêtre que je le voie. » Besme obéit, et Guise eut l’infamie d’insulter son ennemi mort, et de le frapper d’un coup de pied au visage. Catherine de Médicis & Charles IX. Charles IX, après avoir longtemps résisté aux excitations de sa mère, avait fini par lui céder: « Par la mort Dieu, dit-il avec rage, puisque vous trouvez bon qu’on tue l’amiral, je veux, moi, qu’on tue aussi tous les huguenots de France, pour qu’il n’en reste pas un qui puisse me le reprocher. » Catherine ne négligea rien pour que ce désir fût pleinement satisfait. Massacre de la Saint-Barthélemy. Catherine de Médicis passa toute la soirée du samedi 23 et une partie de la nuit à préparer le crime avec Henri de Guise et ses autres complices: on distribua les rôles, on fit fermer les portes de Paris, et enchaîner tous les bateaux de la Seine, puis les égorgeurs se rendirent par petites troupes aux postes qu’on leur assigna, si bien qu’à deux heures du matin, au signal donné par la cloche de Saint-Germain l’Auxerrois, le massacre commença partout en même temps: les protestants, surpris pour la plupart dans leur lit, ne purent même pas se défendre; les assassins ne se contentèrent pas de massacrer Coligny et les autres chefs du parti protestant: nobles, magistrats, bourgeois, artisans, tous ceux qu’on put prendre périrent, tués à coup de pistolet ou à coup d’épée, assommés, étranglés, noyés, éventrés, les bourreaux n’épargnèrent ni les femmes, ni les enfants: « Saignez, saignez, criait en ricanant un des principaux exécuteurs, la saignée est aussi bonne en août qu’en mai. » La populace, mise en joie, traînait les cadavres de rue en rue, les pavés étaient rouges et le sang coulait dans les ruisseaux. Quelques centaines de protestants qui habitaient dans le faubourg Saint-Germain, en dehors des murs, s’assemblèrent au bruit des arquebusades, et s’imaginant que c’était une émeute des Guises contre le roi, il se dirigèrent vers les Tuileries pour le défendre, mais quand ils arrivèrent sur le quai, ils furent accueillis par des coups de feu, et le roi prit lui-même une arquebuse pour tirer sur eux: ils rebroussèrent chemin en toute hâte, et le duc de Guise, qui s’était élancé à leur poursuite, ne put parvenir à les rejoindre (24 août 1572). Les massacres de Paris se répétèrent en province, à Lyon, à Bordeaux, à Rouen, à Meaux, à Troyes, à Bourges, à la Charité, à Tours, à Orléans, à Saumur, à Angers, etc. La Loire, la Garonne et le Rhône roulèrent, comme la Seine, des centaines de cadavres. On peut estimer que la Saint-Barthélemy fit environ 20 000 victimes, dont 2000 au moins à Paris et 500 à Rouen. Remords de Charles IX. Le roi resta quelque temps plongé dans l’ivresse de son crime, mais quand il revint à la raison, il eut honte de lui-même, il perdit le repos, et ses nuits furent troublées par des cauchemars terribles: il entendait des cris, il voyait des monceaux de cadavres, et comme il sentait la mort approcher, il tremblait d’épouvante, rejetait son crime sur sa mère, et implorait en sanglotant la miséricorde de Dieu. Sa fin fut si misérable que les protestants eux-mêmes en témoignèrent quelque pitié. Il mourut le 30 mai 1574: il n’avait pas encore vingt-quatre ans. |
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Dans une première guerre, François de Guise commence les hostilités par le massacre de Vassy (1562), bat à Dreux l’armée de Condé et de Coligny (1562), et périt assassiné au siège d’Orléans (1563). Catherine de Médicis, qui n’a plus à craindre que les chefs protestants, décide habilement Condé et Coligny à signer la paix d’Amboise, peu avantageuse pour leur parti (1563). Dans une deuxième guerre (1567), les protestants, qui ont repris les armes pour sauver leur vie menacée, tentes de s’emparer du roi à Meaux, tuent à Saint-Denis le connétable de Montmorency, et obtiennent la paix de Longjumeau, qui renouvelle celle d’Amboise (1568). Mais les catholiques la violent encore, et la disgrâce de l’Hôpital est suivie d’un redoublement de violence. Dans une troisième guerre, Condé est battu et tué à Jarnac (1569); Coligny, devenu le seul chef du parti, est battu aussi à Moncontour, en Poitou (1569), mais bientôt il se relève avec vigueur et obtient de la cour effrayée la paix de Saint-Germain, qui accorde aux protestants des places fortes, dites places de sûreté: la Rochelle, Cognac, Montauban, la Charité (1570). Les deux partis semblent se rapprocher: Charles rend à Coligny son influence, et lui promet de déclarer la guerre à l’Espagne pour rendre à la France sa place en Europe; mais Catherine de Médicis, jalouse de Coligny, complote contre lui avec le jeune Henri de Guise, et tout à coup Charles IX, fasciné par sa mère, ordonne le massacre de Coligny et de tous les protestants; cet ordre infâme est exécuté à Paris dans la nuit de la Saint-Barthélemy (24 août 1572), et les jours suivants dans plusieurs villes de province. Cependant tous les protestants n’ont pu être égorgés: une quatrième guerre éclate, et les catholiques, après avoir usé leurs forces dans une attaque contre la Rochelle, accordent à leurs ennemis la paix de la Rochelle (1573), qui confirme celle de Saint-Germain. La Saint-Barthélemy a été inutile. |
Massacre de la Saint-Barthélemy. |
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